La déchéance prononcée de Njalla Quan et Tonnerre n’a pas surpris les observateurs car, on l’avait pressenti depuis le début de la phase retour du championnat. Peut-être n’a-t-elle pas aussi surpris leurs dirigeants et leurs joueurs à la lumière des mauvais résultats enregistrés ? Seulement au Tonnerre Kalara Club de Yaoundé, la pilule de cette relégation semble difficile à avaler. Et on se surprend à rêver que comme en 2013, le club, malgré la sanction du terrain, demeure en Ligue 1.
Crise à la Fécafoot comme dernier rempart
Une sortie dans les médias cette semaine du président des Kalara Boys, Emile Onambelé Zibi (EOZ), vient totalement convertir en hypothèse la thèse de la descente de son équipe en Ligue 2. «Pour nous, descendre est un fait tout à fait normal. Mais, ça dépend. Il n’y a pas eu de championnat en ligue régionale, vous êtes témoin. Dans ces conditions, je ne sais pas où on va aller chercher les clubs pour nous remplacer dans les divisions supérieures. Pour que les clubs de Ligue 2 montent en Ligue 1, il faut que les derniers de Ligue 2 soient remplacés par ceux qui viennent des régions. Mais, d’où viendront-ils ? Ce sera triste et le choix sera injuste ; comment on va procéder pour les désigner ? Nous espérons que, comme ces clubs ne seront pas désignés, nous allons profiter du désordre pour nous maintenir, et ça ne fera du mal à personne», a déclaré EOZ dans les colonnes de Le Jour.
L’argumentaire du président du TKC est adossé sur la crise à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), qui a étendu ses tentacules jusque dans les ligues régionales où les championnats ont été boycotté au plus fort de cette crise. Du coup, dans les régions du Centre, de l’Extrême-nord, du Littoral, de l’Est et même au Nord-Ouest où certains départements se sont désistés, sont restées oisives d’activité footballistique. En effet, les champions des régions se rencontrent habituellement dans un tournoi zonal à dix équipes, d’où les trois meilleurs sont retenus pour la promotion en Ligue 2. Et pour Onambelé Zibi, le jeu de chaise musicale n’est possible que si les championnats régionaux se sont disputés et ont désigné leurs champions respectifs pour le tournoi sus-évoqué.
Dérogation spéciale pour le TKC et le Canon ?
Un nuage noir couvre le ciel de Yaoundé en cette fin de saison avec la descente du TKC et la relégation redoutée du Canon sportif de Yaoundé. Les Mekok-me-ngonda rêvent encore du maintien, contrairement à leurs «frères ennemis». Mais, Onambelé Zibi, par ailleurs président de l’Association des clubs d’élite du Cameroun (ACEC), verrait en la déchéance des deux équipes mythiques de la capitale camerounaise un psychodrame. «Ce n’est pas bien que tous les clubs du mythique Centre descendent. Vous voulez que la capitale du Cameroun soit suspendue de l’animation sportive parce que nous n’avons pas d’argent ?», s’interroge-t-il.
EOZ avance la thèse du complot à travers des arrangements à connotation financière par certains dirigeants de clubs pour faire tomber ces deux formations mythiques. Il voit directement derrière cette manœuvre les présidents des clubs de la région de l’Ouest, qu’il met sans complaisance au banc des accusés. «Je suis très embêté de savoir que des présidents de club de la région de l’Ouest travaillent pour bloquer les clubs du Centre. En tant que président de l’Association des clubs d’élite, je dénonce !», ajoute-t-il.
Il va sans dire que la fin de saison déjà palpitante ne devrait pas tarir de rebondissements dans les bureaux dans les jours à venir. Il est à noter qu’au sortir de la saison 2012/2013, Tonnerre, Sable et Panthère avaient été sauvés de la relégation à la faveur du passage d’un championnat de 14 à 18 clubs au nom des innovations du professionnalisme et de la compétitivité recherchée pour mieux côtoyer les cimes du football continental.
Armel Kenné