Sept joueurs viennent d’être priés de plier bagages et de quitter le club. Cinq parmi ces joueurs ont été aperçus ce mardi au siège du Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc), l’air désemparé. Mais, en exprimant leur détermination à ne plus retourner pour continuer la saison au sein de ce club. Ce sont Babas Mohamadou, défenseur latéral, Armel Djimoe, Michel Nlend, Nemi, Christian Fack, tous attaquants.
Jean Efala Komguep, le gardien de buts, et Thierry Onana, défenseur, ont été aussi, selon ces joueurs, priés de « prendre leurs bagages et de partir de Loum ».
Leur présence au siège du Synafoc n’est pas fortuite. Ils tiennent à se faire défendre par le Syndicat auprès des dirigeants d’Ums de Loum, pour rentrer en possession de leurs droits. « Samedi, je suis allé à la veillée du match contre Cosmos. Bien avant, le secrétaire général est venu me donner 50 000FCfa, soit la moitié de mon salaire que j’ai refusé de prendre. Pourtant, à tous les autres il leur a payé l’intégralité. Depuis 14h, nos téléphones étaient retirés. Pendant que j’étais dans ma chambre, autour de 17h le secrétaire général est revenu me remettre mon téléphone en me demandant de rentrer chez moi. Ce que j’ai fait sans rechigner. J’ai été ainsi sorti de l’effectif devant prendre part au match du lendemain. Lundi, il est venu dans notre cité et m’a dit qu’il vient sur ordre du président et que je dois prendre mes bagages et quitter le camp, au motif que c’est moi qui ai vendu le match contre Cosmos », explique Armel Djimoe.
Les autres joueurs disent avoir été « chassés » au lendemain de la défaite alors qu’ils ont « juste réclamé leurs salaires ». Joint au téléphone, Pierre Kwemo, le président d’Ums de Loum, réagit : « Vous les avez vus où ça ? Je ne sais pas. Si vous les avez trouvés, demandez leurs noms. Faites vos investigations, s’il vous plaît. Je suis propriétaire du club. Mais, je ne gère pas le club. Appelez le secrétaire pour qu’il vous donne de plus amples informations », avant de raccrocher rapidement. Joseph Tchigno, le secrétaire général du club, que nous parvenons à joindre, tente de nous semer : « ça c’est un vieux dossier. C’est déjà passé depuis. Puisqu’ils sont revenus en club. C’était une petite tension. Babas est encore ici avec nous. Djimoe est encore ici. Ils se sont entraînés ce matin. Vous les avez vus quand ? Allez encore puiser des informations avant de m’appeler ». Avant de se raviser : « On n’a limogé aucun joueur. Nous avons libéré un joueur, Djomaha. Pour les autres, nous leur avons demandé de trouver des clubs de leur choix ; on va les prêter. Ce sont des joueurs sous contrat. Il n’y a aucun problème avec les salaires. Je suis d’ailleurs en ce moment sur les états de salaires. S’ils sont partis à Yaoundé sans prendre leurs salaires, c’est leur problème. S’ils veulent passer par vous pour faire la pression pour leurs salaires, c’est à tort. Tout à l’heure on va faire un transfert d’argent à l’attention de certains joueurs. S’ils n’ont pas pris leurs salaires avant de partir, c’est tant pis pour eux », tranche-t-il. Ce qui est sûr, Ums de Loum n’est pas à sa première crise depuis le début de la saison. On se souvient du cas Pierre Wome, qui s’est engagé en début de saison avant de résilier rapidement son contrat. Tout comme Engelbert Mbarga, son entraîneur, qui s’est séparé « à l’amiable » avec les dirigeants. Et depuis lors, aucun entraîneur au Cameroun n’ose prendre un engagement pour coacher ce club.
Antoine Tella à Yaoundé