Le coup d’envoi de la saison 2015-2016, initialement prévu le 16 janvier a été atermoyé par la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) au 30 janvier prochain. Les raisons de ce report ont été mentionnées dans un communiqué conjoitement signé vendredi par la LFPC et l’ACEC, l’association des clubs d’élite du Cameroun. Au lendemain de ce nouvel atermoiement, le Président du Comité provisoire de gestion de la Ligue, le Général Pierre Semengué, a fait une sortie médiatique chez nos confrères de la Radio Tiéméni Siantou (RTS), dans laquelle il dissèque en long et en large les raisons de ce décalage.
Lequel est essentiellement dû à l’indisponibilité des stades et/ou l’inadéquation entre les installations sportives et les exigences du football professionnel, avec en toile de fond la récurrente question des financements, à la fois des clubs, mais avant tout pour préparer le lancement de la saison.
Stades non conventionnels
C’est la mort dans l’âme que le patron de la LFPC relève l’indisponibilité des stades des grandes métropoles, réquisitionnés en réfection pour la CAN féminine à venir. «Nous avons joué l’année dernière sur 19 stades. Il se trouve qu’avec les contraintes du gouvernement et ceux de la Fécafoot, nous sommes réduits à 8 stades au lieu de 19. ça veut dire qu’il faut que je trouve des stades de substitution. Et quand on regarde ces stades, ils ne sont pas capables de recevoir les matchs de football professionnel. il manque généralement, la clôture du stade, la main courante qui permet d’isoler les footballeurs des spectateurs, les vestaires, les points d’eau sinon, des toilettes qu’il faut au public», analyse le Général Pierre Semengue.
Avec la fermeture de quasiment tous les stades de Yaoundé -en chantier- dans la perspective de la CAN féminine et à Limbé également, la LFPC a prospecté les autres installations dans d’autres villes pour pallier le déficit. Pierre Semengue fait un état des lieux de ces stades susceptibles d’accueillir les rencontres de Ligue 1 et 2 : «A Yaoundé, tout est fermé. Il faut décentraliser les matchs à Mfou et à Mbalmayo. Le stade de Sangmélima est fermé. Pour que Colombe puisse jouer, on a cherché tout, on a pensé probabalement que Meyomessala pourrait éventuellement venir, mais, il faut faire quelque chose à Meyomessala. A Ngaoundéré, il faut qu’on trouve si on peut jouer à l’Université. Comme Bamenda est arrêté, les équipes du Nord-ouest, Yong sport (Ligue 1), PWD (Ligue 2) ont choisi le stade de Mbouda. Quand on regarde ce stade, il y a un certain nombre de choses à faire également. Donc, il faut revoir le stade de Mbouda, il faut revoir le stade de Bafoussam, il faut revoir le stade de Melon, il faut revoir Njombé ou Loum. Il faut regarder le Sud-ouest, avec Tiko. Nous pensons à Tiko mais on ne peut pas jouer sans faire un certain nombres de choses».
Dans l’attente du financement…
La monographie ainsi présentée est utilisée par le président de la LFPC pour justifier le report de la saison. D’ailleurs, à l’aune du cri de cœur lancé par l’organe en charge de l’organisation de la Ligue 1 et 2, rien ne garanti vraiment que le coup d’envoi aura lieu le 30 janvier prochain, en raison des caisses exsangues de la Ligue. Pierre Semengué conditionne l’effectivité de la saison par la disponibilité des financements dont les prévisions pour un départ s’élève à plus de 500 millions FCFA.
«Nous avons écrit à la Fécafoot en lui demandant à priori que sur les 410 millions Fcfa, elle nous donne une avance de 100 millions. Jusqu’à présent zéro réponse. Nous sommes allés voir le ministre des sports et de l’Education physique en lui disant que l’Etat a retenu 560 millions Fcfa pour les subventions aux clubs. L’Etat donne à la portion centrale de la Ligue, 350 millions, je dois faire les travaux pour 100 millions. Nous demandons que l’Etat puisse nous donner tout de suite, sur les 560 millions, une avance de 270 millions, sur les 350 millions, une avance de 200 millions, plus les 100 millions. Au total, ça fait 570 millions», implore Semengué. En clair, le lancement de la saison tient à la disponibilité de cette enveloppe sans laquelle la Ligue 1 et 2 connaîtront un véritable retard à l’allumage.
Armel Kenné