Jouer ou entraîner dans certaines équipes de Ligue 1 au Cameroun, est tout sauf une partie de plaisir. C’est que celui qui détient le pouvoir absolu et prend toutes les décisions sur les plans technique et administratif, est le tout puissant président fondateur. Ce qui prime n’est même pas la culture de la gagne, mais l’obéissance au tout puissant. Les coachs sont virés manu-militari et n’ont pour la plupart droit à aucune prime. Camfoot fait le tour des présidents de clubs invivables de l’Elite One.
Le premier de la liste est indiscutablement Justin Tagouh. Le président de Bamboutos FC de Mbouda a offert au club un triste record en utilisant plus d’une centaine de joueurs et une dizaine entraîneurs en 34 matchs, la saison dernière. Selon des indiscrétions, il suffit que l’une de ses taupes fasse un mauvais rapport contre un joueur ou un entraîneur pour que son sort soit immédiatement scellé. Cette méthode est également propre à Feutcheu FC.
Son président Joseph Feutcheu qui n’a de compte à personne gère cette équipe comme une vraie épicerie. « Il y a un de nos coéquipiers qui a reçu trois matchs de suspension du président parce qu’au cours d’un match, il a fait une passe en retrait », confie un joueur de cette équipe. « Nous restons dans cette équipe parce que nous y sommes déjà. Contrairement à ce que d’aucuns pensent, la vie n’est pas rose à Feutcheu FC. Les salaires et les primes ne sont pas réguliers dans cette équipe. Mais le véritable problème, est que quand vous foulez l’aire de jeu, c’est avec la peur au ventre à cause du président qui ne vous encourage pas, mais qui est là pour crier dessus », ajoute ce joueur ayant requis l’anonymat.
Ces mêmes accusations sont portées contre Pierre Kwemo, l’inamovible président de UMS de Loum. Il a été à l’origine de la rixe qu’il y a eue entre Bonaventure Djonkep et lui lors de la 14ème journée du championnat, le refus catégorique du technicien de céder à l’injonction du président qui imposait le remplacement d’un joueur.
Si Justin Tagouh, Joseph Feutcheu et Pierre Kwemo sont considérés comme les présidents qui donnent le plus d’insomnies aux joueurs et entraîneurs, ils ne sont cependant pas les seuls dans le championnat camerounais. Sauf que les autres font des incursions dans le champ technique qui n’est pas le leur, plus pour faire des suggestions que pour imposer. Selon des entraîneurs, pour faire face à cela, la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) devrait interdire aux présidents de club, l’accès aux vestiaires pendant avant et à la mi-temps des matchs.
Gaël Tadj