Ils exigent le payement des 560 millions de subventions de l’Etat avant toute reprise en Elite One et Two. Ils l’ont fait savoir ce lundi à Yaoundé au siège du Tonnerre kalara club.
L’annonce a été faite hier à Yaoundé par Emile Onambelé Zibi, le président de l’association des clubs d’élite du Cameroun (Acec), au cours d’un point de presse qu’il a donné au siège de son club, Tonnerre kalara club. Comme une sentence : « Compte tenu donc de tous ce qui prévaut et des difficultés que nous rencontrons, parce que là, les clubs sont à genou, nous sommes donc obligés d’arrêter de jouer, faute de moyens. Nous avons des clubs en déplacement déjà. Ils vont jouer en matchs avancés. Nous connaissons qu’il y a trois matchs avancés et après, plus rien. Nous arrêtons comme ça jusqu’à ce que la totalité de la subvention nous soit versée. S’il n’y a pas d’argent, nous n’irons plus au stade. Que les gens qui veulent muter les clubs en sociétés le fassent avec des éléments de bureau. Nous ne jouons plus. On attend la subvention de l’Etat », tranche, nerveux, au nom de tous les 28 clubs d’Elite, Emile Onambelé Zibi.
Norbert Nya, le secrétaire général de l’Acec, Céline Eko, conseiller eu bureau de l’Acec, Aimé Léon Zang et Yves Eyebe tous deux commissaires aux comptes-adjoints assistaient Emile Onambelé Zibi au cours de ce point de presse. « Nous avons rencontré beaucoup de difficultés. Au niveau des finances, au niveau de la manière de diriger ce championnat. Nous avons été patients. Nous avons beaucoup attendu et nous avons pensé qu’il faut aller jusqu’au bout, parce qu’il y a des moments où nous avons été taxés de tous les noms d’oiseaux. On nous a prêté même des intentions qui n’étaient pas les nôtres. Vous imaginez, contrairement à ce qui se passait quand c’est la Fécafoot qui dirigeait les opérations, qu’on a commencé un championnat sans subventions, ni maillots. C’est en ce moment qu’on reçoit tout cela à compte-goutte et quels équipements mêmes ? Parce qu’il y a eu trop de transactions là-dedans. Il y en a qui ont pensé qu’il était grand temps qu’on nous piétine, qu’on nous manœuvre », explique le patriarche, président de l’Acec.
Menace sur le championnat
Mais, surtout, Onambelé Zibi évoque une menace qui pèse sur le championnat : « Il y a des officiels de matchs qui ne sont pas payés. Vous savez ce que cela peut causer ? Ça va tout changer et on va tomber dans une sorte de mafia. Un arbitre qui n’a rien vendra chèrement son coup de sifflet. C’est ce que nous voulons éviter. La Fécafoot a versé les montants correspondants pour la gestion de la phase aller à la Ligue. Cet argent est porté disparu. Quand on dit dehors qu’on nous a avancé un million, c’est sur du papier qu’on l’a fait ». Les présidents de clubs n’ont pas été tendres envers la Ligue de football professionnel : « La ligue est très floue. Nous avons d’ailleurs demandé au ministre quand il nous a reçus, d’envoyer un audit là-bas. Des fautes de gestion ailleurs. Mais, là-bas, ça va être un détournement. Mais, ce n’est pas pour ça que nous arrêtons de jouer. C’est pour nos subventions que nous arrêtons. Si on nous la reverse demain, nous reprenons le chemin des stades (…) Que deux clubs qui vont dans la même direction pour disputer un match, s’associent pour louer un même bus. Ce n’est pas normal », se désole Onambelé Zibi.
Sur la question de mutation des clubs en sociétés anonymes
« La ligue nous a fragilisés en nous imposant cette histoire de muter les clubs en sociétés anonymes. Je vous avoue que c’est une gymnastique difficile. On a envoyé cette loi pour interprétation à la Cour suprême. Nous ne savons pas pourquoi. On a fait venir un magistrat, pour nous interpréter le terme « peut » et « doit », comme si nous ne savions pas le faire. Le texte dit : peut et non doit. On nous a interprété cela comme on voulait. Mais, nous avons pensé qu’on peut les muter, mais pas maintenant, comme si c’était un forcing. Malgré tout ça, la ligue a encore envoyé du courrier à la Cour suprême pour demander l’interprétation de la même loi, parce que pour elle, il fallait qu’on soit à tout prix asphyxié. Ce qui a amené les clubs à sortir les derniers fonds qui restaient pour cela. Je vous avoue que constituer une société, qui ne soit pas fictive est une affaire très difficile. Nous commençons à le sentir, parce qu’il y a le fisc qui est derrière nous, la Cnps et tout le monde derrière nous. Les salaires qu’ils ont promis aux joueurs n’arrivent pas. Finalement, nous sommes dans une affaire très compliquée. Les notaires nous ont pris de l’argent, parce que pour l’ouverture du dossier d’une société, il faut payer 2,5 millions de francs. Nous n’avons plus d’argent. Nous restons solidaires et ne pouvons pas accepter qu’un club reste à terre, même si le voisin en a. Notre solidarité est allée même trop loin, parce qu’entre clubs en ce moment, nous nous supportons même dans les transports. Est-ce cela le professionnalisme ? Le professionnalisme là, n’est pas pour nous mater. Nous avons d’ailleurs dit cela lors de l’audience que M. le ministre des Sports nous a accordée. Je vous fais une révélation : ils ont été amers, parce que le texte avait été conçu et rédigé par eux. Ils n’ont pas été d’accord qu’on envoie ça à la Cour suprême, pour interprétation. C’est politique. C’est la volonté politique. Pour que ce texte soit adopté, il a fallu l’aval de la présidence, de la Primature et des techniciens camerounais. Maintenant qu’on envoie pour interprétation, est-ce une loi civile ? (…) Alors, le ministre a demandé de surseoir à tout cela et c’est ça qui dérange beaucoup de personnes. Nous ne sommes pas obligés de muter les clubs en sociétés. Ça dépend des moyens dont nous disposons. On ne peut pas le faire en trois mois ou en deux jours », explique le président de l’Acec.
Chaud devant…
Antoine Tella à Yaoundé