C’est la première fois qu’il engonçait le costume d’entraineur de club. En l’absence d’un coach sur le banc de Caïman lors du match, Jojo Dibango, officiellement « chargé des missions » du club du canton Akwa s’est glissé dans la peau du « coach ». Durant toute la rencontre, on l’a vu à la lisière du rectangle vert, haranguant sa troupe, hurlant les consignes. Mais la scène la plus insolite, c’est lorsque Jojo Dibango, revient régulièrement s’asseoir à même le sol devant la grille qui sépare la main courante des gradins de la tribune B derrière laquelle était blottie… Jean Félicien Nkoh.
Ce dernier est le coach recruté par Gweha Ikouam, lui-même, approché par Petit-Pays, le président de Caïman. Ce que l’ancien coach adjoint des Lions indomptables Gweha Ikouam, arguant qu’il était « très occupé », a plutôt proposé au président de Caïman de recruter Jean Félicien Nkoh qu’il appuierait personnellement dans l’ombre. Le coaching de Jean Félicien Nkoh s’est avéré finalement payant puisqu’il a eu le nez creux en faisant entrer Issa Mfopou et surtout Christian Njoh qui va affoler la défense de l’Université de Ngaoundéré avant d’égaliser le but (78’) de Caïman.
Seul hic, Jean Félicien Nkoh, le nouveau coach de Caïman n’a pas encore de licence professionnelle délivrée par la Fédération camerounaise de football. « Nous n’avons pas encore reçu de demande de délivrance d’une licence professionnelle du nouveau coach de Caïman », informe Junior Binyam, responsable du département Communication de la Fécafoot.
Caïman avait perdu son encadrement technique depuis le lendemain de la défaite contre Panthère du Ndé à Banganté à la 4ème journée du championnat. Sur les motifs du limogeage de Gabriel Zabo, Léon Tchuenté, et Assimba « Miracle », le président Petit-Pays avait brandi les arguments «d’ insubordination ». Depuis lors, le banc de touche est sans responsable principal. Cette situation est-elle à mesure de créer une contre-performance ? Vassilius Esseme, ancien coach de Caïman et consultant de football basé à Douala répond : « C’est des joueurs qui ont déjà traversé des situations difficiles. Lorsqu’un nouveau coach arrive, ce n’est pas forcément lui qui apporte le succès. Lorsque la saison commence, les entraineurs mettent sur pied un style de jeu, un plan de travail. C’est cette période tumultueuse qui a crée toutes ses hésitations, ces manques de réalisme, de lucidité. Mais ce que vous avez vu ce dimanche, c’est le travail abattu par Gabriel Zabo qui rentre d’ailleurs d’un stage au Brésil. C’est dommage qu’il soit limogé pour des problèmes extra-sportifs, pour des problèmes de lutte de leadership entre les membres du Comité exécutif de Caïman », explique-t-il.
Kevin G. Belapélé, à Douala