En début de saison dernière, au plus fort de l’affaire, la Fécafoot, évoque, en première, la réfection du stade militaire pour les équipes de D1 comme alternative au stade Ahmadou Ahidjo en fermeture. L’idée fait son bonhomme de chemin au Minjes qui s’en saisit et la développe. L’appel d’offres est lancé des mois plus tard
Le marché est attribué en novembre 2003 aux établissements Fondation Jn. Selon les termes du contrat passé en novembre avec le Minjes, l’entreprise devait faire un terrain sablé aux nomes olympiques, d’une surface de 110/64m, construire des gradins d’une capacité d’accueil d’environ 2000 places assises. Et, afin de relativiser le coût des travaux, il avait été demandé à la Fondation Jn de récupérer les matériaux de l’ancienne tribune du Boulevard de la Réunification pour la réimplanter dans l’enceinte du stade militaire. Ce qui devait constituer à l’époque, le gros du travail, disait alors un tâcheron rencontré sur les lieux. Car il fallait d’abord démonter la tribune, puis la remonter un peu plus loin. Il était également question d’aménager des vestiaires et viabiliser les guichets. Temps imparti : trois mois. Mais les travaux iront un peu plus vite. A la grande satisfaction de l’entrepreneur.
A la mi-décembre, le conducteur des travaux au stade militaire, Christophe Moutassi, ingénieur des travaux civils, entrevoit l’issue du labeur pour la fin de l’année. Mais le directeur des Affaires générales du Minjes, Pierre Joseph Noungui, se veut plus prudent et remet plutôt la fin des travaux à la » fin janvier 2004 « . Deux mois plus tard, toujours rien. Hier, au moment de notre passage en mi-journée, aucune trace de vie humaine n’était visible : pas de mouvements de va-et-vient des manœuvres ou d’engins comme dans tous chantiers, ou encore d’encombrement d’outils. Au contraire, c’est un terrain à l’abandon : la mauvaise herbe pousse par endroit sur ce terrain qui, il y a quelque temps, avait été terrassé, damé et recouvert de sable. Les traces de pluie des derniers jours sont perceptibles au milieu du terrain où elles ont laissé des flaques. Encore qu’elles n’ont pu stagné car les rebords du terrain avaient été aménagés. Inclinés, ceux-ci donnent droit dans les caniveaux qui facilitent le drainage de l’eau.
L’éclat de l’anti-rouille par endroit sur les barres de fer de la tribune montante est tout de même le signe de ce que les travaux n’ont pas été arrêtés il y a longtemps.
Pour le Sg de la Fécafoot, Jean René Atangana Mballa, dont le discours en matière d’infrastructure reste le même : » La fédération n’a pas à construire les stades. Elle est en train de construire son centre technique pour les regroupements des équipes nationales et éventuellement les clubs en cas de besoin. Sinon la construction des stades revient à l’Etat comme partout ailleurs. Nous n’avons pas les moyens pour construire un stade. Il revient à l’Etat de doter la jeunesse sportive camerounaise des infrastructures sportives « . Et dire qu’on parle d’assurer la relève de l’équipe nationale senior…
Bertille M. Bikoun, Mutations