De l’avis du président directeur général du TKC, Antoine Depadou Essomba Eyenga, toute contestation n’émanant pas d’un actionnaire est illégale.
Les mauvais résultats actuels du TKC en championnat seraient-ils l’unique cause de la levée de boucliers de certains supporters ?
En tant que président directeur général du TKC, je ne suis pas du tout content des résultats actuels du club. Car, quand on met autant de moyens dans une affaire, on s’attend à ce que les résultats suivent. Si les supporters du Tonnerre ne sont pas contents des résultats, je les comprends, j’accepte même leurs critiques. Mais quand un supporter veut se substituer à des organes constitutionnels de la société, à ce moment-là, je dis non. Je ne peux pas accepter que les supporters du Tonnerre manifestent leur humeur autrement que par des contacts avec la direction générale. Une équipe des supporters est là pour supporter, pas pour faire de la diversion.
Il vous serait reproché par exemple d’embrigader le club dont vous êtes le seul maître à bord…
Ceux qui le prétendent sont de mauvaise foi. Etant donné que, le Tonnerre est d’abord une société anonyme. Ce qui revient à dire que le capital du Tonnerre est ouvert à tout le monde. Lorsque le général Pierre Semengue et moi avons constitué cette société anonyme du Tonnerre, c’était dans le souci d’avoir un très grand nombre de membres. Nous avons fixé l’action à dix mille francs CFA, en pensant que celui qui voulait supporter le Tonnerre pouvait devenir actionnaire. Et quand on est actionnaire, on a le droit de parole, même quand on a une seule action. Nous avons pensé à un capital de 300 millions avec trois cent mille actionnaires. Avec dix mille, nous avions trois milliards. Malheureusement, nous sommes déçus avec la froideur et la tiédeur de ceux qui se disent supporters du Tonnerre. Etre supporter du Tonnerre n’est pas seulement aller manifester au stade, mais c’est apporter quelque chose au club. Et on peut le faire en devenant actionnaire. Nous voulons passer du simple supporter à l’actionnariat populaire. Il fut même un temps où le général Semengue et moi avons fait trois cent mille cartes de supporters qu’on vendait à 1000F CFA. Ces cartes sont encore en stock chez le général, personne ne les a achetées.
Combien d’actionnaires le Tonnerre compte-t-il à ce jour ?
Le Tonnerre compte 114 actionnaires. Nous ne refusons pas que les gens soient supporters. Nous avons même demandé qu’il y ait des comités des supporters et qu’ils se manifestent par l’achat d’actions. C’est ainsi que le comité de Nsimalen a acheté trois ou quatre actions. Nous avons besoin des supporters. Certains peuvent être uniquement supporters au stade, parce qu’une seule main ne peut pas grimper sur un arbre.
Que pensez-vous des intentions de Mme Bernadette Omgba Zing qui a l’ambition d’installer un nouveau PDG ?
Bernadette Omgba Zing n’est ni actionnaire, ni supporter du Tonnerre. Elle n’a donc pas qualité pour pouvoir convoquer une réunion. C’était une réunion illégale. Et puis elle a trompé les gens. Elle a dit que Milla était son président. J’ai eu Milla et sa femme au téléphone. Ils nient avoir tout lien avec cette histoire. Bernadette Omgba Zing n’a consulté personne. Elle veut ramener l’équipe à une famille. Quand son mari créait le Tonnerre, il n’était pas seul. Martin Ombga Zing a été à l’origine de la création du Canon, pourquoi ne va- t-elle pas revendiquer la paternité de ce club ? Et quand Omgba Zing mourait, il n’était plus président du Tonnerre, c’est nous qui le dirigions. Aujourd’hui, nous avons pensé qu’il fallait moderniser le Tonnerre. J’ai demandé à Bernadette Omgba Zing si elle trouvait normal qu’elle ne fasse pas partie de l’œuvre entreprise par son mari ? Elle m’a promis que la famille Omgba Zing viendra acheter des actions. Ce qui n’a pas été fait jusqu’à ce jour. Ombga Zing fils, qui veut le poste de secrétaire général, est venu me voir et m’a dit qu’il aime le Tonnerre, j’ai pris acte et je l’ai nommé responsable de la promotion du Tonnerre dans la région de Montpellier-Toulouse. Je n’ai eu aucun feed-back de leur action. Aujourd’hui, j’apprends qu’il veut devenir secrétaire général du Tonnerre. On devient secrétaire général du Tonnerre comme ça ? Le TKC d’aujourd’hui n’est plus au niveau de tenir ses réunions dans une salle de classe au collège Mongo Béti. Moi je dis, si cette femme que j’ai toujours respectée et présentée aux joueurs comme étant la femme du fondateur du Tonnerre, veut entrer dans le Tonnerre, elle n’a qu’à acheter des actions et venir travailler avec moi. Mais si elle veut me faire la guerre en convoquant des réunions, à partir de maintenant, je vais prendre des dispositions auprès des autorités administratives. Au niveau de l’OAPI, le TKC SAOS est protégé. Au niveau de la fédération, le Tonnerre est affilié TKC SAOS parce que, le TKC association est mort. Et ce monsieur Ondoa Quentin qui se trouve du côté de mes détracteurs était à la réunion constitutive du Tonnerre, et il a pris une action. Quand le fondateur est mort, le TKC n’était pas un patrimoine de la succession. Depuis que Omgba Zing est mort, ces gens étaient où ? C’est parce qu’on apprend que le Tonnerre a un budget de 450 millions. Ils croient que nous avons cet argent dans un sac et qu’ils viendront le gérer ? C’est monsieur Essomba Eyenga qui crée cet argent au jour le jour.
Les mauvais résultats du Tonnerre ne créent-ils pas un mouvement d’humeur au sein des actionnaires ?
Une société, ce n’est pas pour un résultat immédiat. Le programme du Tonnerre c’est de devenir l’une des plus grandes équipes du Cameroun, d’avoir un siège. Aujourd’hui, les autres nous imitent. Pendant les entraînements, nous avons six jeux de maillots. Nous faisons un travail de professionnels. Les actionnaires du Tonnerre savent que l’équipe traverse une période d’adaptation, parce que nous avons eu à changer l’équipe à 99%. L’équipe de l’année dernière était polluée au niveau disciplinaire. C’est pourquoi nous avons décidé de refaire l’équipe. Et cette équipe, on ne la refait pas en un jour. Je vous donne rendez-vous à la fin de la phase aller. Nous verrons où sera situé le Tonnerre. Les actionnaires savent que c’est une société qui est bien dirigée, puisque les comptes leur sont rendus aux assemblées générales et aux conseils d’administration. Le Tonnerre ne peut plus être géré comme avant. Une année, nous avons joué contre le Canon en quart de finale de la coupe du Cameroun, c’est cette année-là que le terme « Marie Thérèse » est né. Parce que les dirigeants du Tonnerre ont, à chaque match, pris deux millions de francs pour aller chercher les pygmées, et à chaque match, le Tonnerre a pris deux buts à 0. Et alors les gens du Canon ont dit même traitement (Marie Thérèse).
Louis D.EDZIMBI