Les supporters de Canon et de Tonnerre attendaient beaucoup des assises du week-end dernier à Yaoundé. Les plus optimistes espéraient même un règlement définitif des différends qui opposent depuis de longs mois des factions qui se disputent la direction des deux clubs emblématiques de la capitale. Mais si l’on en juge par l’issue des assises qui ont eu lieu çà et là, on peut dire que ces espoirs ont été vains. Bien au contraire, le flou persiste et les supporters et observateurs retiennent leur souffle.
» Des personnes se réclamant du Canon sportif de Yaoundé, animées de mauvaise foi, et voulant déstabiliser le club, ont maladroitement tenté de diviser la famille des Mekok Me Ngonda en organisant une réunion illégale dont les résolutions sont nulles et sans effet sur le devenir de l’équipe « . Cet extrait d’un communiqué du directeur général du Canon, Théophile Abega Mbida en dit long sur le malaise qui persiste au sein du club de Nkolndongo. Il convoque du reste, un congrès extraordinaire des Mekok Me Ngonda, samedi prochain. Cette offensive de l’ancien capitaine des Lions Indomptables, fait suite au congrès organisé samedi dernier par l’autre faction, amenée par Me Charles Nguini qui a été promu, à l’occasion, président du Conseil d’administration du Canon. Cette dernière faction a, par ailleurs, décidé de destituer Théophile Abega de ses fonctions, le remplaçant par son ancien coéquipier du club et de l’équipe nationale, Jean Manga Onguene.
Face à cette mise à l’écart, celui qui a présidé aux destinées des Vert et Rouge au cours des sept dernières années répond placidement, » je n’ai pas été invité lors de leur soi-disant congrès de samedi. Certains membres du comité des sages du Canon sont allés leur dire que leur congrès était une cacophonie. Ils ont plutôt arrêté momentanément leurs travaux pour exiger à ces sages de venir me prendre, poings et pieds liés au siège du club où je tenais une réunion, afin de m’emmener à leur congrès. Toute chose qui ne pouvait pas se réaliser. Car les sages étaient choqués du fait qu’on leur avait accordé seulement 45 minutes pour cette mission. Moi, par contre, j’invite tous les sympathisants et même ces dissidents à prendre part au congrès de samedi « .
Et pour Me Charles Nguini, nouveau PCA du Canon, » il n’y aura pas deux congrès cette année pour Canon. Je vais œuvrer afin que le congrès convoqué par Théophile Abega n’ait pas lieu. Et je ne suis pas seul, car ce n’est pas un jeu et selon les statuts du club,
le directeur général n’a pas le pouvoir de convoquer le congrès. Tous ceux qu’il a convoqués ne viendront pas à ses assises « . Autant dire que l’on n’est pas sorti de l’auberge dans Canon. On attend dès lors la date de samedi prochain, pour espérer y voir plus clair. Et si chaque partie campe sur ses positions, ce n’est pas demain que la sérénité reviendra dans la maison Vert et Rouge.
La situation n’est guère plus limpide dans le Tonnerre Kalara club. Le torchon continue de brûler entre la faction dirigée par Onambélé Zibi et Mme Elizabeth Omgba Zing et l’équipe en place depuis de nombreuses années que dirige Essomba Eyenga. Et le week-end dernier, les deux factions ont tenu des congrès séparés qui ont accentué simplement le malaise dans la famille TKC. Déjà vendredi dernier, lors du conseil d’administration de la Fécafoot, Robert Penne, premier vice-président de la Fécafoot et président de la cellule de suivi de la crise au sein du Tonnerre, avait laissé entendre qu’au regard de la situation actuelle, il était le seul habileté à convoquer des assises de l’assemblée générale du renouvellement des organes de ce club. Cela n’a pas empêché la tendance Onambélé Zibi de tenir son congrès le lendemain au Jardin des Cariyotas. Au cours de cette rencontre, Mme veuve Omgba Zing a été élue présidente du Tonnerre. Dimanche matin, Essomba Eyenga candidat à sa propre succession, organisait à son tour à l’hôtel Hilton, l’autre congrès qui l’a consacré à la tête du club fanion de Mvog-Ada. Autant dire que la situation qui prévalait il y a quelques temps, n’a pas beaucoup évolué. Au bout du compte, l’on craint pour les prochains jours, un pouvoir à deux têtes dans les deux clubs de la capitale. Et à regarder de près, c’est le football qui, en filigrane, prend un coup.
Louis MATEA