Celui qui se considère comme le Président du conseil d’administration de la société Canon sportif de Yaoundé donne les raisons qui l’ont motivé à saisir la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun. Interview.
Vous êtes le requérant d’une procédure devant la Chambre de conciliation et d’arbitrage (Cca) du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) ; de quoi est-il question ?
Depuis plus de quatre ans, nous avons essayé de respecter les règles fixées par la Fécafoot, la Ligue de football professionnel et l’Etat camerounais. On avait demandé aux clubs de première et deuxième division de se muter en Sociétés anonymes à objet sportif pour gérer le football professionnel. Je crois qu’il y a eu plusieurs atermoiements de la part de la Fécafoot et de la Ligue de football professionnel où on nous a donné une date butoir, le 2 avril 2013 pour que tous les clubs émanation des associations soient transformés en Société anonymes. Canon de Yaoundé a effectivement une société créée selon les règles de l’art par la volonté des sages et de l’assemblée générale, la même qui faisait de madame Eko Céline Présidente de l’association Canon sportif de Yaoundé. C’est la volonté de la même assemblée qui avait demandé de créer une Saos. Nous sommes surpris que depuis trois ans, la Fécafoot s’efforce à conduire les Camerounais dans une logique qui est unique dans le monde. Partout dans le monde, ce sont les Saos qui gèrent le monde professionnel. Il se trouve que dans le cas du Cameroun, ce sont les associations qui le gèrent. Il se trouve que la Fifa a exigé récemment que l’on s’y conforme rapidement. Le ministre des Sports avec la Fécafoot et la Ligue de football professionnel ont, je ne sais par quelle alchimie ont donné à quelques clubs qui n’avaient pas de Saos, un agrément pour jouer.
Quelles démarches avez-vous entreprises pour vous faire comprendre ?
Nous avons donc saisi depuis quatre ans toutes les instances du sport professionnel et amateur pour faire comprendre aux uns et aux autres que nous étions, de façon arbitraire, mis de côté. Et nous avons simplement compris que c’était un problème de personne. Et à y regarder de près, il s’agit de Canon et de Tonnerre de Yaoundé qui ont ces problèmes-là. Nous avons essayé de comprendre par nos propres enquêtes et on se rend compte qu’il se passe quelque chose au niveau de la Ligue de football et surtout à la Fécafoot. Nous avons écrit à la Présidence de la République et bien avant, au ministre des Sports, à la Ligue et toutes ces instances nous ont répondu en disant qu’elles ne reconnaissaient pas le Canon Saos sans viser un texte. Chacun dans son rôle nous a écrit pour dire qu’il ne reconnaissait que Céline Eko qui, aujourd’hui, a démissionné. Nous pensons qu’il y a un complot contre Canon. Il y a une nouvelle équipe dirigeante qui est arrivée. Nous l’avons saisie par notre avocat pour lui faire connaître la genèse de cette Saos.
Vous venez de nous dire que ce sont les Sages qui avaient créé cette Saos. Ce sont les mêmes qui ont mis l’équipe dirigeants actuelle en place. Vous êtes finalement de quel côté ?
Je suis du côté de Canon sportif de Yaoundé gagnant. Quand le nom de Canon ressort d’un processus avec des règles démocratiques, normalisé en droit, je suis de ce côté. Je ne suis pas du côté des Sages. C’est pour ça que je vous parle de complot. Les mêmes sages qui ont stigmatisé la Normalisation à une époque, se retrouve aujourd’hui copain, pour que Canon de Yaoundé Saos ne puisse pas jouer le championnat. J’ai même rencontré la SG de la Ligue de football professionnel qui m’a demandé de me rapprocher de la nouvelle équipe dirigeante. J’ai estimé que c’est à eux de se rapprocher de moi et non l’inverse. J’ai par la suite suivi ce conseil en demandant par écrit à cette nouvelle équipe de se rapprocher de moi et de signer la convention exigée par la Fifa et la Déclaration révisée du 1er Octobre 2012 de Douala.
Quel est votre statut dans cette Saos là ?
Je suis depuis le 10 décembre 2012 le président du conseil d’administration de Canon sportif de Yaoundé.
Que faites-vous depuis par rapport à la survie de cette équipe ?
Je ne voudrais pas mettre cette équipe dans une situation où il faille batailler. Si je bataillais, j’allais justement prendre des huissiers et descendre sur le terrain pour aller saisir ou faire arrêter un match de foot. Je ne fais pas dans le populisme. Quand on bat le Canon, je suis peut-être le premier qui souffre profondément, parce que ceux qui se retrouvent dans le Canon aujourd’hui sont d’anciens sociétaires de Tonnerre de Yaoundé. Vous avez un monsieur qui est arrivé à la tête de Canon aujourd’hui, qui avait en fait d’autres projets pour le football camerounais et qui a rencontré Maboang Kessak devant témoin. Il voulait être président de la Ligue et Maboang Kessak qui, lui, est très proche de monsieur Tombi A Roko comme on le reconnait a commencé à lui raconter tous les problèmes financiers de Canon. Et le conseiller de ce monsieur lui a dit que si vous voulez diriger le football camerounais, prenez le Canon pour avoir un socle électoral et vous allez faire une campagne pour pouvoir arriver à la tête de la Ligue ou de la Fécafoot.
Canon est dernier …
Ce n’est pas le souci de ces gens-là. Ils veulent tout simplement contrôler le socle électoral pour être président de la Fécafoot et que Canon soit dernier ou pas, ils n’ont rien à y voir.
Qu’attendez-vous par rapport à cette requête auprès de la CCA ?
Il ne m’appartient pas de juger les décisions de la Chambre. Nous suivons la voie du droit et nous savons que nous sommes dans un pays démocratique. Je sais que la justice de notre pays est autonome, même si parfois ces instances qui décident des questions du football prennent parfois des chemins contraires à ceux du droit. Que la Chambre lise et dise le droit.
Entretien mené par A.T. à Yaoundé