Dans cette affaire, la duplicité des pouvoirs publics saute à l’œil nu. Au niveau provincial où les autorités administratives et les cadres du Minsep jouent le jeu des membres de la Fécafoot entrés en rébellion, en leur permettant de mettre en difficulté la Ligue du Littoral et la fédération.
Les rencontres de football comptant pour la 17ème journée (2ème journée de la phase retour) du 47ème championnat d’élite de football du Cameroun sont annoncées pour ces mercredi 31 mai (six matches) et jeudi 1er juin (deux matches) dans divers stades de la République. Seulement, nombre d’inconditionnels du sport roi camerounais se posent la question de savoir si les matches Union de Douala – Sable de Batié et Ksa de Douala – Cotonsport de Garoua, programmés cet après-midi au stade de la Réunification de Douala, se joueront. Une appréhension due au fait que deux rencontres de la 16ème journée de cette compétition – la plus importante au pays des Lions Indomptables – organisée par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) n’avaient pu se jouer dans la cuvette de Bépanda dimanche 28 mai.
Ce qui fut un gros manque à gagner pour Ksa de Douala, Sahel de Maroua, Les astres de Douala et Impôts de Yaoundé qui devaient se produire ce jour-là dans cet antre mythique de la capitale économique.
Faut-il le rappeler, ces matches de la 16ème journée du championnat national de football de première division ne s’étaient pas joués à Douala du fait de l’absence des filets et des poteaux de points de corners au stade de la Réunification. Ils avaient été retirés et gardés à la direction des stades. Des actes déshonorants et répréhensibles posés par quelques personnes (des membres dissidents du comité exécutif de la Fécafoot, des membres de la ligue provinciale de football du Littoral radiés de toutes les activités par l’assemblée générale de la fédération, des cadres du Minsep) entrées en rébellion ouverte contre les principaux dirigeants de l’instance faîtière du football camerounais. En effet, certaines de ces personnes en rébellion ouverte contre la fédération avaient, avec la complicité de la direction des stades de Douala – cette dernière ayant, selon des sources dignes de foi, agi sous l’impulsion de sa hiérarchie le Minsep -, organisé préalablement deux matches amicaux aux heures où étaient prévues les rencontres Ksa contre Sahel et Les astres contre Impôts.
L’on constate donc avec amertume que les problèmes entre les membres de la Fécafoot sont en train de quitter les salles pour se retrouver dans les stades. Ils sont déportés sur les aires de jeu par les dissidents de la fédération. Artisans de ce boycott des matches de la 16ème journée de la compétition d’élite de football à Douala, ces dissidents et leurs alliés avaient projeté de bloquer toutes les rencontres de cette journée-là. Mais, mal leur en a pris car, leur plan n’a réussi que dans la capitale économique où la contestation est menée depuis plusieurs mois, par les membres de cette ligue provinciale du Littoral que l’assemblée générale de la Fécafoot a radié, aidés par quelques présidents de clubs de deuxième division de cette province. Toutefois, il faut le dire, ce blocage qui aurait eu l’aval du Minsep intervient quelques jours après une décision de la représentation provinciale de ce dernier dans le Littoral, suspendant les activités de la ligue provinciale de football, et interdisant que soient organisés des matches, jusqu’à nouvel avis.
Sûrement, cette interdiction signée du délégué provincial du Minsep pour le Littoral était à tête chercheuse. Car, les organisateurs des matches amicaux – c’était entre des équipes appartenant aux alliés des radiés – ayant perturbé le déroulement des matches de la 16ème journée de D1 à Douala arguent qu’ils ont reçu l’autorisation du directeur des stades qui est pourtant sous les ordres du délégué provincial signataire de la décision d’interdiction des activités footballistiques jusqu’à ce que » des solutions idoines soient trouvées au sujet des problèmes de fonctionnement que connaît actuellement la ligue « . En permettant aux membres de la Fécafoot entrés en rébellion d’organiser leurs matches amicaux dans la cuvette de Bépanda, le directeur des stades n’était-il pas informé de la programmation des rencontres de D1 ?
En fait, il faut le dire sans ambages, les matches amicaux de dimanche dernier étaient un moyen de bataille des radiés et leurs alliés, déterminés à déstabiliser la fédération. Mais, cette tactique, qui consiste à sacrifier le football à l’autel des intérêts égoïstes n’est-elle pas l’instauration de l’anarchie ? Enfin, pourquoi le délégué provincial du Minsep n’a-t-il pas pris des dispositions pour faire réprimer les organisateurs des matches amicaux de dimanche dernier qui savaient pourtant qu’il a interdit les activités du football dans la province ?
Dans cette affaire, la duplicité des pouvoirs publics saute à l’œil nu. Au niveau provincial où les autorités administratives et les cadres du Minsep jouent le jeu des membres de la Fécafoot entrés en rébellion, en leur permettant de mettre en difficulté la Ligue du Littoral et la fédération. Et, au niveau national où le Minsep est, selon des sources dignes de foi, un grand appui, un mentor des dissidents qui veulent à tout prix le départ de l’équipe dirigeante de la Fécafoot. Mais, faudrait-il sacrifier le football pour atteindre cet objectif ? Chaud devant !
Par Honoré FOIMOUKOM