Pour la prochaine saison, le club du canton d’Akwa entend changer radicalement ses modes de fonctionnement et de gestion.
Ils sont une quarantaine de jeunes footballeurs assis de part et d’autre de la surface bétonnée qui jouxte l’aire de jeu. Torses nus pour certains, ils regardent la partie qui se dispute sur l’aire de jeu sablonneuse du vieux stade Mbappé Leppé.
Au milieu de ces candidats au recrutement au sein du Caïman Club de Douala ce 18 octobre 2011, trônent Maurice Mpondo le nouvel entraîneur, et son inséparable adjoint, Eugène Elokan. Partis de Chantier Naval voilà quelques semaines, ils ont atterri sur le banc du club du canton Akwa. A la surprise générale. « Je n’ai pas eu de problèmes à Chantier Naval. Je me suis dit que comme on m’a présenté un projet qui m’intéresse, je peux y adhérer. C’est ce qui m’a amené à changer de club », explique le coach du nouveau pensionnaire de la Mtn Elite Two. Le projet auquel il fait allusion est plutôt révolutionnaire. « Il s’agit de travailler d’abord pour que l’équipe revienne en première division. Ensuite, avec les partenaires qui sont en vue, voir comment on peut de temps en temps, mettre un ou deux gars à leur disposition. Enfin, regarder ce que ça peut donner sur le plan professionnel ». Il n’y a pas que l’entraîneur et son adjoint qui ont accouru, alléchés par les belles perspectives du Caïman nouveau.
Les joueurs aussi. Ce mardi matin, l’on en recense une soixantaine. Eux également croient au discours du Français Stéphane Mariou, le nouveau directeur général de 47ans, en poste depuis 11 jours. Le nouveau gestionnaire des « Akwa Boys », recruté par le président général David Edoubé Dikotto, assiste aux tests. Il est debout, en bras de chemise, l’air de ne pas souffrir de l’effet des brûlants rayons de soleil qui cuisent littéralement les crânes. « Il va y avoir une structure professionnelle. On aura une comptabilité. On publiera les comptes tous les trimestres. Chaque joueur aura un contrat, un passeport, sera déclaré à la Cnps », promet ce chef d’entreprise installé au Cameroun depuis mai 2011. Il y a mieux pour les 25 joueurs qui seront retenus pour la prochaine saison : un ou deux d’entre eux pourront partir en Europe. Ils seront « grassement payés ». Et puis, Caïman sera une société anonyme qui n’aura plus rien à voir avec le statut de « club de canton » -objet de pas mal de soucis-, qui lui colle à la peau. C’est comme cela que Stéphane Mariou va procéder pour en faire « une élite dans le football camerounais ».
Pierre Arnaud Ntchapda