Le premier championnat professionnel camerounais a livré ce dimanche 07 octobre 2012 son verdict. Un pari difficile à tenir mais une expérience éprouvante et exaltante. Qui malgré tout, inscrit le Cameroun au rang des nations qui entendent donner de la plus-value à leur football.
La mine fière, l’allure altière et le sourire rivé au bout des lèvres, Pierre Semengué, le président de la ligue de football professionnel camerounais ne pouvait pas, même dans ses rêves les plus fous, imaginer pareil spectacle. Un public qui en veut, un spectacle de haute facture et une ville fût-elle frondeuse, qui a fait du football sa religion.
Douala ce 07 Octobre était une fois de plus le point focal de la réalité du football camerounais. Les tournures de la programmation ont voulu que tout s’achève ici. Là où tout avait commencé. Par un spectacle de haute facture entre Union Sportive de Douala et la Panthère Sportive du Ndé.
Certes tout était déjà joué pour le titre puisque Union, depuis la 24ème journée, savait qu’elle était championne. Mais restait pour la suite, le régal à offrir aux aficionados qui n’ont pas ménagé de leur temps pour faire revivre l’affluence dans les stades. Le public a répondu présent et il y a des raisons de croire qu’en faisant l’effort de la sensibilisation, on retrouvera les moments d’intense émotion de naguère.
L’affiche du jour n’avait pas un enjeu de grande importance. Sauf que la Panthère devant un club assis sur ses certitudes et sa suffisance, devait à tout prix arracher sa troisième place au classement, gage d’une participation en coupe africaine.
Dans un stade de la Réunification qui retrouve les ambiances de grande fête du football, les hostilités vont être lancées dès 15 heures. La haie d’honneur est faite pour célébrer le champion qu’est Union Sportive de Douala. Dans les tribunes, le gratin administratif est là: le gouverneur de la province du Littoral, le préfet, le délégué du gouvernement, le président de la ligue, le représentant du sponsor MTN et quelques autres grosses légumes de la place.
Après le coup d’envoi du président Semengué fier de voir arriver à son terme, le championnat professionnel qu’il s’est battu à voir prospérer, les équipes sans retenue vont se jeter dans la bataille. L’engagement est rude et surprend. Très tôt Union perd Faï Collins son latéral de tous les bons coups sanctionné d’un carton rouge. Panthère n’en tire aucun avantage. Elle subit plutôt des assauts inquiétants et ne tire aucunement profit de son avantage numérique. Coup de veine pour elle, un but de bonne facture est refusé à Union de Douala à la 31 ème minute. Les deux clubs vont tranquillement s’acheminer à la mi-temps sur un air de respect apparemment convenu.
A la reprise, les choses prennent une allure différente. L’engagement est rude et pleuvent pour la circonstance des cartons jaunes. A la 9è,15è et 18è minute, les équipes se partagent des cartons jaunes. Dans cette ambiance de surchauffe, survient à la 65è minute, le but de Babanda sur un corner rentrant à l’avantage de Union de Douala. Pierre Semegué a l’occasion de vivre en direct, l’ambiance réelle au stade de la Réunification quand le club local mène au score.
Piquée dans son orgueil, la Panthère du Ndé met la pression. Soucieuse d’honorer sa présidente Mme Courtès venue spécialement à Douala pour la rencontre, l’équipe de Bangangté ne lâche rien. Sur une mauvaise passe de Joel Babanda en plein milieu de terrain, Kameni, le numéro 10 de la Panthère, rentré en seconde mi-temps, remet à la 70è minute les deux équipes à égalité. Le match suit son morne cours et l’on se dit que tout est fait pour s’acheminer vers un nul. Mais que non! Panthère ne lâche rien. Elle entend donner du répondant à sa troisième place. A la 82è minute, elle aggrave le score par l’intermédiaire de Anang, son numéro 13. Les carottes sont cuites pour Union de Douala qui devra célébrer son titre en s’inclinant devant l’équipe de ses attaches régionales.
Le reste relève du protocole. Une innovation de la ligue qui a voulu donner du répondant par le partage des trophées à ceux qui lui ont fait honneur et laisser des raisons d’espérer. Le chemin a été ardu mais l’espoir suscité si on l’active, ré-écrira les heures de gloire perdues de notre football.