L’entraineur principal de l’Aigle royal de la Menoua qui fait son come-back en Ligue 1, fait le point des préparatifs d’une équipe habituée au jeu de l’ascenseur.
A quelques jours du démarrage du championnat national Ligue 1, l’Aigle de la Menoua est-il prêt ?
On ne peut pas encore le dire. Mais nous continuons le travail afin que tous les joueurs puissent être à leur meilleur niveau. On est obligé de mettre plus d’intensité dans le travail en accentuant par exemple les matches amicaux. Dommage qu’on est commencé la préparation avec un peu de retard. Il nous incombe donc de trouver l’équilibre nécessaire pour être effectivement prêt le 16 janvier 2016 (date de la reprise du championnat, ndlr).
Qu’est-ce qu’il faut pour trouver l’équilibre nécessaire dont vous parlez ?
Il y a beaucoup de petites choses. Notamment l’implication de tout le monde dans le sens réel. On a chaque fois déploré le fait que les choses ne se dégagent pas très tôt dans nos mentalités. Je crois qu’avec le temps, ça va aller. Je reste optimiste parce que j’ai opté pour les jeunes, des jeunes extrêmement volontaires et ambitieux. Nous allons aborder le championnat comme des outsiders et on verra ce que ça va donner.
Sur le plan financier, est-ce que tout se passe bien dans cette formation ?
On va bientôt aborder une phase importante sur ce plan-là. Je ne peux pas vous donner assez d’informations, surtout que je suis resté dans le rectangle vert ; de l’autre côté, je crois que le président s’attèle pour que les choses soient faites.
Peut-on avoir une idée de l’ossature de l’Aigle pour la saison prochaine ?
Non ! C’est un peu précoce de le faire. La politique que moi j’adopte ici, c’est de privilégier ceux qui fournissent les efforts tous les jours. Puis nous sommons pour avoir un groupe homogène. Il n’y a pas encore de joueur qu’on puisse présenter comme faisant partie de l’ossature de l’équipe. Je n’ai d’ailleurs pas besoin de noms ronflants, mais des joueurs qui s’impliquent tous les jours aux entrainements. Et si tout le monde s’implique, l’ossature sortira tout seul, vers la 3ème journée du championnat peut-être.
Comment se sont passés les recrutements ? Avez-vous ciblé des joueurs ou bien vous acceptiez tous ceux qui venaient pour des tests ?
Le problème n’est pas d’avoir des noms ronflants. Le plus important c’est de se mettre au travail pour fabriquer ces joueurs. Il y a beaucoup qui ne passent pas par les étapes de formation. Et puis nous qui sommes les entraineurs formateurs, nous pensons qu’il est important de commencer par les principes de base. Une fois qu’ils les auront acquis, le reste se fera tout seul. Chez nous, c’est le collectif qui doit primer. Je crois qu’au cours de la saison, les joueurs de l’Aigle seront vraiment présents.
Quand vous observez les éléments que vous avez sous la main, est-ce qu’ils vous permettent d’être optimiste ?
Vous sommes très optimistes, et envisageons même lorgner le haut du tableau. Car nous avons des gamins qui jouent avec leur talent, je n’ai pas besoin qu’on leur mette la pression. Mais c’est ce qui arrive avec nos clubs ici, les gamins jouent avec une pression énorme. Il faut que les gamins progressent ; s’ils progressent, l’équipe va progresser toute seule. Et si on se focalise sur l’équipe et que les gamins n’ont pas les armes nécessaires pour avancer, ça se sera très compliqué. Je reste tout de même optimiste, surtout qu’on ne m’a imposé aucun joueur ; c’est un choix que j’ai fait de faire avec les jeunes, par rapport à la vision que j’ai pour le championnat. Je ne voudrais pas être prétentieux, mais je ne voudrais non plus faire croire que nous sommes plus petits que les autres. Parce qu’au niveau du football camerounais, ce sont les clubs qui ont une certaine constance qui s’en sortent.
Est-ce les dirigeants de l’Aigle vous ont déjà fait part de leurs ambitions ?
Je préfère parler de mon ambition personnelle. Au bout de chaque saison, il y a quatre possibilités d’espérer être africain ; ce qui est le rêve de tout le monde. Moi j’ai dit à mes dirigeants qu’il y a quatre choses à aller chercher, qu’on ne peut pas rater toutes les quatre, sinon ce sera comme si on a presque tout raté. A partir de ce moment, on se remet au travail pour redonner d’abord un niveau au football camerounais sur le plan technique ; et si le reste ne vient pas, ce sera plus de notre faute.
Interview réalisée par Gaël Tadj, à Dschang