Joseph Monthé n’a pas chômé. Après son limogeage de Fovu de Baham, il vient de déposer ses valises à Bangangté. Il a pour ambition de porter Nzui Manto au sommet à la fin de la saison. Seulement, il n’est pas tendre avec les dirigeants de Fovu, qui lui doivent encore de l’argent. Interview.
Vous venez de prendre les commandes au banc de touche de Panthère du Ndé et ce, au milieu de la saison. Quel est l’état des lieux que vous avez trouvé ?
J’arrive à un moment où Panthère du Ndé est classée 8ème à l’issue de la phase aller du championnat. L’équipe a, à son actif le meilleur buteur du championnat en la personne de Grégoire Nkama, qui est à 13 buts. Panthère a quelques internationaux avec l’équipe nationale militaire. C’est ce que je peux vous dire pour le moment.
Quel est l’objectif que vous vous êtes fixé avec cette équipe pour cette saison ?
L’objectif a été discuté avec l’administration de l’équipe pendant mon engagement où on m’a fait comprendre qu’il était question que Panthère finisse dans le haut du tableau et un très bon parcours en Coupe du Cameroun. Lors de la dernière édition de la coupe du Cameroun, Panthère a été éliminée en quart de finale, et il était important que l’équipe passe ce cap cette fois-ci.
Et quand vous regardez l’effectif que vous avez en main, pensez-vous avoir les moyens pour atteindre ces objectifs ?
J’ai trouvé un effectif qui est à la hauteur de la tâche qui m’est assignée. L’équipe a connu quelques perturbations par rapport à l’indisponibilité de l’entraîneur principal, M. Atangana Joseph. Ses occupations avec l’équipe nationale de football cadet ne lui ont pas permis d’être régulièrement à Bangangté. C’est pour ça que je suis là. Il a monté un très bon groupe. La preuve, c’est que Panthère a été en tête du championnat avec Unisport jusqu’à un moment donné et après ça s’est un peu compliqué. J’ai trouvé tout le travail qu’il a fait avec les autres collègues. Maintenant, c’est à moi la continuité. Je vais essayer de recentrer les choses et mettre ma touche personnelle pour permettre à l’équipe de se retrouver très vite dans le top cinq du tableau.
On connaît le public de Bangangté assez exigeant. N’est-ce pas une pression supplémentaire ?
Déjà, mon métier, c’est la pression permanente. Tous les supporters ailleurs aiment la victoire. Le problème se pose quand on ne gagne pas. Mais, quand il y a des victoires, il n’y a pas de problème. Je vais dire au public de Bangangté que je ferais tout ce qui est de mon possible pour que l’équipe gagne. Maintenant, c’est à lui de faire sa part, à savoir supporter l’équipe, jouer le rôle de 12ème joueur, même si elle est en situation difficile. On ne peut pas bien jouer tous les jours ou gagner tous les matchs, même si on le veut bien. Aucun entraîneur ne peut préparer son équipe pour aller perdre. Je compte donc bien sur ce 12ème homme. Je compte aussi sur les dirigeants afin qu’ils motivent ces enfants, parce qu’il ne suffit pas de bien travailler techniquement. Il faut que les joueurs soient aussi motivés pour produire le résultat. Il faut que le public vienne les dimanches pour encourager les joueurs et pas pour les insulter.
On sait que vous avez commencé la saison avec Fovu de Baham et panthère est votre deuxième équipe. Qu’est-ce qui vous a poussé à quitté votre premier club ?
Je voulais bien finir la saison à Fovu de Baham. Mais, ce n’ai pas moi qui décide. Ceux qui m’ont recruté ont estimé à un moment donné qu’on ne pouvait plus faire chemin ensemble. Eux-mêmes peuvent donner leurs motivations, parce que j’estime que les trois griefs qu’on m’a reproché, c’est du vent. Lorsqu’on me fait partir de cette équipe, elle est en tête du championnat. Pourtant depuis six ans elle ne s’était plus retrouvée à cette position. Je me suis mis au travail et on a vu les fruits avec cette position en tête du championnat. Malheureusement, on perd un match, contre Bamboutos (1-0, ndlr) à domicile et le lendemain je reçois une lettre de suspension et une semaine après on débouche sur un limogeage. J’ai été très surpris, mais pas étonné, parce que je sais que ce sont des manigances du football amateurs. C’est leur équipe, c’est eux qui gèrent et ça leur appartient. Je suis parti et mon avenir est ailleurs. Je travaille pour Panthère. Je donnerai tout pur Panthère, afin de relever le niveau, le défi, comme je l’ai fait avec Fovu de Baham. Et je crois que depuis mon départ, Fovu de Baham n’a gagné qu’un seul match et le reste des matchs nuls. Je vais dire qu’aujourd’hui, je consacrerai toutes mes forces pour relever le niveau de Panthère du Ndé.
Votre départ de Fovu de Baham a été tumultueux, avec des problèmes de salaires et primes impayées. Tout cela a-t-il été réglé à ce jour ?
Tout n’a pas été réglé. J’ai eu bien entendu une libération après un fort coup de gueule. J’ai eu une libération pour obtenir une licence au sein de Panthère. Maintenant, il y a mes droits et mes primes qui ne sont pas payées. On est tombé d’accord sur un consentement mutuel avec les dirigeants du club et aujourd’hui, le problème est que ça traîne un peu. Le directeur général, M. Kamdem Kouam m’a demandé d’attendre et ça traîne un peu déjà trop, parce que je sais que dans cette équipe ce n’est pas un problème d’argent qui se pose. Je le dis, parce qu’ils ont trouvé l’urgence de me faire partir et de nommer un nouvel entraîneur qui a commencé à travailler, bien entendu, en prenant une prime de signature. Je ne sais pas pourquoi on peut me faire partir sans payer mes droits.
Quel est le montant de tout ce que vous réclamez ?
Le contrat est personnel. Donc, je n’ai pas besoin de le mettre sur la place publique. Une chose est sûre, il y a eu consentement mutuel pour la séparation et je l’ai accepté de façon amicale. S’il fallait m’en tenir à la réglementation, je pense que je mériterais mieux que ce qu’on a arrêté pour le consentement mutuel. Quand il y a consentement mutuel, vous recevez tot de suite votre paquet. Je ne sais pas pourquoi. Amicalement, c’est à eux de s’efforcer pour me payer ce qu’on a arrêté au cours du consentement mutuel.
Entretien mené par Antoine Tella à Bangangté