Le président de Dragon de Yaoundé, aux commandes depuis 16 ans, donne le secret de la réussite de son club cette saison.
Quelle a été votre réaction suite à la montée de votre équipe en Ligue 1, avant la fin du championnat de Ligue 2 ?
Ma réaction est celle d’un homme qui extériorise sa joie d’avoir atteint l’objectif qu’il a recherché depuis plusieurs années. Ça fait plusieurs années que nous recherchons ce retour. Le retour de Dragon et Dieu merci, on ne peut qu’être satisfait. Surtout que nous l’avons fait avec la manière. On est champion avant le terme même du championnat et on est monté à moins trois journées de la fin de la saison, la toute première avec 34 journées. Les statistiques sont largement en notre faveur et on ne peut en être que content.
Dragon revient ainsi 28 ans après. Quel aura été le secret cette saison ?
Ce qui aura joué en notre faveur a été la rigueur dans le travail, se fixer l’objectif de la montée dès l’entame de la saison, se donner toutes les chances pour réussir cette montée en Ligue 1, avoir des joueurs dont le niveau minimal requis était indispensable pour la remontée. On a mis en place un encadrement technique qui a toujours travaillé avec Dragon, même si à un moment il était parti. Ces techniciens sont revenus et connaissaient mieux l’esprit maison. Cela a permis que le dialogue entre les dirigeants et les encadreurs soit facile. Tout cet ensemble a contribué à faire de l’équipe une machine à gagner. Tels sont les différents ingrédients que nous avons mis ensemble pour réussir ce pari.
N’est-ce pas aussi parce que vous avez mis beaucoup de moyens financiers ?
On pense souvent que c’est l’argent qui est souvent le secret dans une performance comme celle-là. Je n’ose pas y croire. Chacun y va de sa manière. Nous sommes une équipe de Ngoa-Ekellé et vous savez vous-mêmes ce que cela signifie, constitué en majeure partie d’étudiants. Non ! Sans vous voiler les yeux, ce n’est pas de l’argent, mais le discours. Ce discours que nous avons tenu a fonctionné, les gars ont adhéré. On peut avoir le sourire aujourd’hui et tutoyer ceux-là qui ont des budgets colossaux ; on espère qu’on sera à leur hauteur.
28 ans après la descente, vous faites remonter Dragon club de Yaoundé. Est-ce qu’on doit vous considérer comme un héros ?
Nous allons juste retrouver un environnement qui nous était familier à une époque donnée. On a toujours côtoyé nos frères – parce que nous sommes une équipe de Yaoundé et on ne le revendique pas – que ce soit Tonnerre ou Canon, tous savent que dans l’environnement des clubs d’élite de Yaoundé, Dragon a sa place. Donc, ce n’est qu’un retour normal et on sera très content de retrouver nos frères et ensemble on ira affronter la saison 2014 – 2015 en se disant qu’on donne une chance de plus à la région du Centre d’être plus représentative. Voilà notre objectif. Donc, on ne vient pas en héros, mais en frère, tout simplement.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé