Le président Directeur Général du Tonnerre Kalara Club, qui a bâti l’équipe actuelle de Tonnerre, finaliste de la coupe de la CAF revient sur la qualification du TKC
Votre équipe s’est qualifiée pour la finale de la coupe de la CAF. Est-ce une surprise pour vous ?
Depuis le début de la compétition, j’ai dit que Tonnerre jouera la finale de la CAF. Je n’étais pas surpris par la qualification de mon club. Je travaille beaucoup avec les statistiques. Si vous observez, depuis deux ou trois ans, Tonnerre a la meilleure attaque au Cameroun. Nous marquons plus que les autres. Quant au cheminement de notre équipe, nous avons inscrit au moins un but au cours des matchs joués à l’extérieur. Vous qui étiez à Abidjan, vous avez remarqué que la défaite de Tonnerre était surprenante parce qu’il aurait dû gagner le match par un score élevé.
Connaissez-vous la JS Kabylie que vous allez bientôt affronter ?
C’est une grande équipe que je respecte. On ne gagne pas deux fois de suite la coupe de la CAF et on n’est pas finaliste trois fois successivement si on n’est pas fort. Je pense par conséquent que cette formation a de nombreuses qualités. Nous aimons ce genre de défi. Nous avons décidé de briser le signe indien avec les clubs du Maghreb. Nous avons commencé avec l’Etoile du Sahel. Je crois que malgré sa valeur, l’équipe algérienne va plier l’échine.
On a quand même noté de nombreux départs au sein du Tonnerre. Allez-vous renforcer son effectif ?
Nous avons la possibilité de renforcer notre équipe, mais nous nous refusons à le faire. Bouli et Kemadjou ont des licences CAF mais ont boudé l’équipe depuis le début de la saison. Serait-ce opportun de les intégrer à la dernière minute alors qu’ils nous ont tourné le dos durant la saison?
Je vais par contre essayer de faire revenir Noukeu, qui a un contrat avec Tonnerre. Il a obtenu une permission pour un test en Belgique. Mais il n’a pas trouvé de club et il n’est jamais revenu. Nous avons été forcés de faire partir Aloma Gaspard. J’ai même été trompé dans la mesure où j’ai fait confiance au joueur, au manager, et à l’équipe du Qatar qui l’a sollicité. Nous sommes tombés d’accord sur le retour de l’avant-centre pour les demi-finales de la coupe de la CAF après ses tests. Mais ils n’ont plus voulu le laisser. Il l’aurait impressionné à l’issue de deux matchs amicaux qu’il a livrés. Aloma a donc préféré rester suite à la proposition alléchante qui lui a été faite. Tonnerre n’a, toutefois, pas encore reçu l’argent de ce transfert.
Après Canon, c’est Tonnerre qui atteint une finale d’une compétition de la CAF. C’est un retour des clubs camerounais sur la scène internationale ou un concours de circonstances ?
On ne peut pas parler d’un concours de circonstances. Canon a disputé la finale de la coupe des vainqueurs de coupe il y a deux ans. Kumbo Strikers est aussi allé jusqu’en quarts de finale. Coton a atteint les demi –finales. Je crois que ce qu’il faut à notre football, c’est une organisation sérieuse. Les joueurs sont extrêmement talentueux au Cameroun. On peut faire partir chaque année 20 à 30 joueurs à l’étranger, on en découvrira encore 50 autres aussi talentueux que les premiers. C’est un renouveau normal parce que les clubs ont pris conscience aujourd’hui. Nous avons bataillé ferme avec la fédération pour qu’il y ait plus de sérieux dans l’organisation du championnat. Je respecte beaucoup les arbitres. Mais, malheureusement, dans ce monde là, nous avons encore beaucoup de brebis galeuses. Il va falloir que la fédération sévisse.
Il y a également la répartition de l’argent de la coupe du monde et des matchs amicaux qui devraient être l’un des facteurs de motivation des clubs puisqu’ils constituent le réservoir de la sélection nationale, étant donné que ce sont eux qui forment tous les joueurs.
Autre problème à résoudre, les stades. Il nous faut des infrastructures sportives qui feront qu’aucun pays ne puisse rivaliser avec nous. Le grand boom du football camerounais s’est opéré après la construction des stades Omnisports de Yaoundé et de Douala.