Auteur d’une formidable saison dans la province de l’Extrême-Nord, l’équipe du président Edouard Lingom enregistre pourtant trois défaites en autant de sorties. Les raisons de cette contre performance peut s’expliquer sur plusieurs paramètres. Un tour dans le quartier général de la plus jeune équipe de la poule A d’Ebolowa.
C’est à Enongal, célèbre hôpital missionnaire situé à quatre kilomètres du centre ville d’Ebolowa que le représentant de la province de l’Extrême-Nord a choisi d’installer ses quartiers. Une délégation forte de 20 joueurs et cinq encadreurs. ‘’ Si nous sommes venus ici ce n’est pas parce que nos joueurs sont malades, c’est un ami qui habite la ville qui nous a conseillé de nous installer ici à Enongal, avec le recul, je crois qu’il nous a fait beaucoup de bien parce que non seulement le coût est abordable mais en plus c’est calme et reposant’’ s’exprime ainsi avec beaucoup de bonheur le président Edouard Lingom. Dimanche dernier aux environs de 10h lorsque nous franchissions le portail de ce centre hospitalier, on n’a pas eu beaucoup de peine pour retrouver la délégation venue de Maroua. ‘’ Vous cherchez nos amis joueurs, ils sont de l’autre côté ‘’ nous répond une jeune dame venue assister sa sœur malade depuis 4 mois dans cet hôpital. Devant le dortoir on aperçoit quelques joueurs occuper le temps en jouant au ludo. ‘’ Certains de nos camarades sont en ville ils sont allés à l’église ‘’ lance l’un d’eux. L’équipe est constituée à 50% des chrétiens et le reste des musulmans et dans l’équipe on ne badine pas avec la religion soit on est musulman ou on est chrétien ‘’. Le dernier rempart Leonard Haman Bouba n’est pas dans la tanière à notre arrivée. ‘’ Le capitaine est allé faire le marché, c’est lui qui achète la nourriture et vient préparer, parce qu’au début nous avons confier la tâche à une dame qui réside ici mais avec 40.000 Francs CFA par jour on ne parvenait pas à manger à notre faim, maintenant avec 15.000 Francs CFA on mange sans problème ‘’. Edouard Lingom Président et entraîneur de Diables Rouges a réussi à inculquer à ses ‘’enfants’’ la vie en famille. A peine il a commencé à parler qu’il se replonge dans les souvenirs ‘’ je me rappelle dans quelles conditions j’ai crée cette équipe le 16 Avril 1999. J’étais fatigué de former les joueurs et les voir partir chaque année, j’ai demandé l’autorisation aux brasseries du Cameroun pour créer une équipe d’application, mais j’ai constaté que personne ne voulait de ça. C’est ainsi que je lance cette équipe’’. Edouard Lingom se rappelle comme si c’était hier. Il se mettra d’ailleurs à nous expliquer tout ce qu’il a connu comme déboire et revient sur l’origine du nom Diables Rouges ‘’ A l’époque Kohi de Maroua régnait en maître absolu dans la province, tout le monde craignait cette équipe nous avons appelé le nouveau né Diables Rouges parce qu’on voulait qu’il soit le diable qui viendra ravir la vedette à Kohi de Maroua’’ Diables Rouges après sa création va en 1999 va accéder en deuxième division avant de redescendre en ligue à cause d’une sombre histoire d’homologation. Avec son salaire d’enseignant et les revenus d’une petite société de Bâtiment qu’il a monté à Maroua, Edouard Lingom va continuer à soutenir son équipe sans se décourager. Il va s’organiser pour revenir au sein de l’élite provinciale en s’appuyant sur ses jeunes joueurs, des élèves pour la plupart. L’année dernière son équipe rejoint la deuxième division et ses enfants lui promettent la main sur le cœur qu’ils représenteront la province au tournoi interpoules. Au terme d’une finale provinciale très disputée contre Danay de Yagoua, Diables Rouges obtient sa qualification.