Cette fin de semaine est marquée par deux opérations au sein de la grande famille du football camerounais. Il y a d’abord le rassemblement de l’équipe nationale version Otto Pfister en Allemagne. Ensuite, il y a les suites de l’affaire de l’entraîneur sélectionneur de cette équipe du Cameroun de football.
Sans Samuel Eto’o, son icône incontestée, encore en convalescence à la suite de la blessure contractée depuis septembre 2007, l’équipe du Cameroun effectue donc son premier regroupement en vue de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations 2007. 26 joueurs ont été convoqués à cette occasion, dont six joueurs évoluant dans le championnat national de football du Cameroun de 1ère division.
Comme il fallait s’y attendre, cette première liste des footballeurs convoqués en équipe nationale, si elle est bien signée de l’Allemand Otto Pfister, ne répond nullement aux choix qu’il aurait effectués depuis sa nomination le 26 octobre 2007. Car, quand a-t-il supervisé les joueurs du championnat national qu’il convoque en sélection aujourd’hui ? Où a-t-il remarqué les performances des nouveaux joueurs évoluant en Europe, au point de les convoquer en sélection nationale le jour même de sa prise de fonctions à Yaoundé ? En clair, on est encore là en face d’une situation rocambolesque où le nouveau boss des Lions indomptables se contentera de regarder ce qu’il va gagner ou a déjà gagné, et laissera le soin aux autres de confectionner sa première liste des présélectionnés.
Plus grave, le nouveau sélectionneur des Lions indomptables ne passera que 24 heures au lieu du stage bloqué de son équipe à Herzogenau en Allemagne. Son arrivée y est prévue près de trois jours après le début du stage. Cet emploi du temps de Otto Pfister trahit, encore une fois, l’amateurisme qui a conduit à son recrutement. Voilà un technicien qu’on a recruté à plein temps pour s’occuper de l’équipe du Cameroun de football seniors, et qui a perçu six mois d’avance de solde pour cela, et qui ne passera au finish que 24 heures avec les joueurs qu’il a lui-même convoqués pour son premier stage bloqué de cinq jours. On croit rêver !
Ça commence bien, pourrait-on écrire. Et rappelons que ce premier regroupement de l’équipe du Cameroun sous l’ère Otto Pfister, correspond à une période internationale au cours de laquelle la plupart des équipes nationales joueront des matches amicaux. Le Cameroun n’en jouera pas un seul, parce que ses dirigeants ont décidé de se passer d’un organisateur attitré de matches amicaux. De stage bloqué en stage bloqué, on finira bien par arriver à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations, avec l’espoir secret de la gagner.
C’est l’occasion de dire aux fans des Lions indomptables et à ceux qui leur miroitent de futurs palmarès radieux, que si le Dieu du football existe, il n’a pas pour autant signé un contrat à vie avec les Lions indomptables, de sorte que d’autres équipes peuvent se préparer le mieux du monde à la compétition que viendront remporter, sans effort soutenu, les Lions indomptables bénis du Cameroun. L’élimination de la Coupe du monde 2006 et les échecs successifs en quart de finale des Coupes d’Afrique des nations 2004 et 2006 auraient pourtant dû faire réfléchir davantage les uns et les autres.
Le nouveau sélectionneur national se trouvait encore au Soudan, lieu de son dernier emploi, au moment du début du stage actuel des Lions indomptables en Allemagne, alors qu’il était déjà dans l’anti-chambre de l’équipe du Cameroun bien avant sa nomination officielle, puisqu’il a accompagné les Espoirs au Maroc le mois dernier lors de l’avant-dernière journée des éliminatoires zone Afrique des Jeux olympiques 2008.
Et dire qu’un certaine Ong, créée opportunément de toutes pièces pour soutenir les Lions indomptables, sollicitait un budget colossal de l’Etat du Cameroun pour le dernier match de ces éliminatoires des Jeux olympiques 2008 ce week-end à Conakry contre la Guinée ! Tout cela donne l’impression de flou artistique et ne rasure guère sur l’avenir des équipes du Cameroun dans les compétitions internationales des prochains mois.
Emmanuel Gustave Samnick