C’est un accueil qui rappelle la réception de Roger Milla et des Lions indomptables après leur authentique exploit au mondial italien de 1990 qui attendait As Cetef à son retour à domicile. Le délégué provincial du ministère des sports et de l’éducation physique (Minsep), Emmanuel Guidjo et Tombi à Roko Sidiki, le président de la Ligue du football du Littoral ainsi que leurs collaborateurs ont accueilli » les guerriers » à leur arrivée.
Le cortège se composait de deux autocars et plus d’une dizaine de voitures au départ de Yaoundé. C’est sur le pont de la Dibamba, à environ une trentaine de kilomètres de la ville portuaire que l’accueil a lieu. Le cortège, à la tête du quel se trouvent les motards de la police, s’ébranle vers Douala en cet après-midi du 21 novembre 2006. C’est la liesse générale. Et ce n’est pas l’accident, au lieu dit entrée Cogefar, causé par un camion qui forçait le passage dans le cortège, (percutant au passage un motocycliste grièvement blessé) qui va diminuer la joie presque contagieuse qui irradie les citoyens de Douala sous cette chaleur étouffante. L’entrée et le tour de ville est triomphale.
Depuis « Village », premier quartier à l’entrée de la ville en passant par Bonanjo, le quartier résidentiel, c’est l’allégresse. Les populations accourues au bord de la route voulaient voir de près les héros des interpoules. Dans le bus des supporters, on refait les matches des champions du Littoral. On raconte les coulisses de l’organisation avec ces commentaires corsés et bien épicés.
Au carrefour Sgbc Koumassi, les conducteurs de moto taxi appelés communément « bendskinneurs », de plus en plus nombreux, se joignent au cortège dans un grand concert de klaxon.
Au célèbre carrefour Dalip, c’est le bouchon. La sirène de la police ne suffit plus à ouvrir la voie, devant des automobilistes qui tenaient aussi à saluer leurs héros : merci les gars ! « Du courage ! Vous êtes des dignes ambassadeurs ! Vous des guerriers ! », entendait-on ça et là. D’autres n’hésitaient pas à lever les deux mains ou doigt en l’air en signe du V de victoire.
Au carrefour Feu Rouge, c’est le même rituel jusqu’au très célèbre Rond point Deido. La traversée du pont sur le Wouri se fait sous un chant populaire repris en choeur par joueurs et supporters. A peine le Wouri traversé, on entre dans le gigantesque quartier Bonaberi, le Qg de As Cetef. On crie au bord de la route : « bienvenue au village ! » Un souhait accueilli par les héros avec des hourras !
Un stade municipal pour As Cetef
A l’esplanade de la sous-préfecture de Bonabéri (Douala IV), le décor pour la cérémonie officielle de réception est déjà planté. Le maître des lieux, Nlend Kinleng est entouré de son homologue de Douala 1er, le maire de Douala IV, Garbriel Fandja, les autorités militaires, traditionnelles et religieuses. A ceux-ci, se joignent les autorités qui sont allées accueillir les joueurs à l’entrée de la ville. La cérémonie qui va suivre est sobre et expéditive. Pendant son mot de circonstance, le président de As Cetef, Victor Maboa Madengue, invite toutes les autorités, administratives et traditionnelles à mobiliser toutes les énergies pour maintenir le club en D1 pour l’honneur de « ces enfants qui ont non seulement acquis leur ticket pour la D1, mais sont rentrés avec, dans leur besace, le titre du meilleur joueur national des interpoules 2006 décerné a Max Lambert Pehn », qui avait déjà gagné ce titre sur le plan provincial. Emmanuel Guidjo, le délégué du Minsep Littoral a rappelé à toute l’assistance qu’un « club de D1 nécessite un budget annuel d’au moins 100 millions Fcfa ». Si non, on risquerait de se retrouver infecté par le syndrome de la Ksa (monté en D1 pour redescendre brutalement en D2 trois ans après).
Le Maire Gabriel Fandja, explosant littéralement de joie, au delà des promesse de soutien, a invité « le chef de terre », [le sous-préfet, ndlr], « à trouver, dare dare, un terrain à As Cetef pour qu’on y construise un stade municipal ». Nlend Kinlend lui a promis de « le relancer dès la première occasion » car il est prêt à apporter tout son soutien pour « cette première révolution à Douala IV ». Les quelques deux cents personnes venues ovationner les « guerriers » ont satisfait leur curiosité quand le capitaine Michel Ndoumbé, ses coéquipiers et l’encadrement technique se sont présentés. Ainsi gonflé à bloc, tout Bonabéri attend impatiemment le démarrage du championnat d’élite car « As Cetef ne compte pas seulement se maintenir en D1 mais nous voulons jouer les premiers rôles pour participer aux compétitions continentales », a juré le président Maboa Madengue.
Eric Roland KONGOU, a Douala