L’un des clubs mythiques du football camerounais est passé au bord de l’enfumage. C’est qu’un véritable scénario digne d’un film oscarisé a été planifié, monté, et il ne manquait plus que d’assurer une exécution parfaite pour avoir droit au sésame, la gestion du club mythique du Ndé, NzuiManto. Mais il fallait être précis, rapide, savoir anticiper, savoir narguer, et surtout contrôler les différentes parties prenantes. Et c’est là où la supercherie a été éventrée.
On est dans la dernière semaine de janvier 2018. Les dédales de ce plan conçu il y a quelques jours déjà, se mettent en place. Quelques chefs traditionnels du Ndé prennent des rendez-vous avec les institutions qui gèrent le football, dans le but, disent-ils, de leur demander des conseils pour la bonne marche de leur club chéri. Habillés de manière chique, ils commencent par le siège de la Ligue à Yaoundé. Il faut être vu et frapper fort. L’annonce de la visite est faite aux stations de télévision majeure du pays et la CRTV, Canal2, Equinoxe TV sont mis à disposition et filment l’arrivée et une partie de la réception dans les locaux de l’administration des ligues d’élite. En l’absence du président de la Ligue, le Général Pierre Semengue, c’est son premier vice-président, Faustin Domkeu, qui s’est assuré de recevoir ceux qui représentent la tradition dans le Ndé. Il était accompagné par la Secrétaire Générale, Pauline Manguele. Le même groupe s’est fait recevoir par le Président du Comité de Normalisation quelques heures plus tard, au siège de la Fécafoot à Tsinga. De retour dans leur fief, l’autre partie du plan était de s’assurer de convoquer une assemblée générale extraordinaire. Pour y parvenir, il fallait convaincre. L’argument le plus vendeur est la réconciliation des fils et des filles du Ndé. La clé leur est offerte sur un plateau d’argent lorsque le préfet du Ndé, Oumarou Haman Wabi, invite Le Chef Supérieur Bahouoc, à se joindre au groupe des associés afin que Panthère du Ndé renforce ses armes pour la nouvelle saison. « Le Chef de Terre » est loin d’imaginer que Sa Majesté Roger Nkemayou est noyé dans un deal, où il s’est engagé à livrer le club mythique à une bande de « nouveaux riches » que certains ont tôt fait d’appeler des « feyman ». Une assemblée générale extraordinaire a été convoquée par les chefs supérieurs, au mépris de la réglementation qui stipule que seul le président du Conseil d’Administration d’une société est apte à le faire. Nonobstant cette entorse, les administrateurs actuels ont joué le jeu, invoquant la possibilité que le club local trouve de la sérénité pour l’importante saison à venir. Toutes les cartes devaient se jouer donc à cette assemblée, et c’est là aussi que le groupe qui a géré et mandaté les chefs traditionnels s’est dévoilé.