Résultats approximatifs, caisse pâle, ratissage des effectifs,…Coton sport de Garoua connait un début de saison quelques peu poussif, assortie d’une élimination en Caf Champions League. L’équipe revue presque qu’à 80% de l’effectif de la saison victorieuse 2012/2014, et au budget largement revu à la baisse. Et ce sont ces défis auxquels devra désormais faire face son président du Conseil d’administration pour tenter de revigorer son équipe, championne du Cameroun en titre. Camfoot l’ rencontré lundi dernier au lendemain de la victoire de Coton sport sur le Petro Athlético de Luanda (2-1) en 8è de finale aller de la Coupe de la CAF. Entretien.
Le malentendu survenu entre Rostand Kako et Ortega Djené sur le pénalty au match de dimanche face au Petro (2-1) confirme bien l’existence d’un malaise au sein de votre équipe, non ?
Je ne peux pas parler de malaise au sein de l’équipe. Il y a eu un incident dû à une volonté de mieux faire d’un ou de deux joueurs. On ne peut pas conclure ainsi d’un malaise au sein de l’équipe.
L’élimination en Champions League, ajoutée à la mauvaise santé de l’équipe en Ligue 1 en disent pourtant long sur sa mauvaise passe, y compris sur le plan administratif ?
Sur le plan administratif, je ne crois pas, parce que ce ne sont pas les administratifs qui jouent sur le terrain. Ce sont les joueurs. Et à ce que je sache, tous les avantages, tous les niveaux de salaire ont été maintenus pour les joueurs. Donc, je ne crois pas que sur le plan administratif, il y a un malaise en tant que tel. Mais, il y a quand même un fait réel qu’il ne faut pas occulter, c’est que, l’an dernier à partir du mois de juin, on avait neuf titulaires qui étaient sous contrat avec Coton. Ils ont joué jusqu’à la fin de la saison et étaient courtisés par les agents de joueurs, et sont partis. Il s’agit de Bapidi, Oyongo, Kingue Mpondo, Boukama, Mbongo, Eloundou… On a perdu environ neuf joueurs, et du coup, on s’est retrouvé cette année avec une équipe en cours de reconstruction.
Est-ce que ces défections n’ont pas à voir avec le traitement salarial ou les conditions de vie que ces joueurs vivaient au club ?
Lorsqu’un joueur a une proposition qui fait dix fois son salaire… Vous savez, ils partent dans les équipes où ils sont payés 5000 dollars ou 3000 euros par mois. Ça n’a rien à voir avec le niveau de salaire à Coton sport. A ce moment, nous essayons de récupérer ce qu’on peut. Et si le joueur est libre, on essaye de récupérer les indemnités de formation si le joueur a moins de 23 ans. Et s’il en a plus, on ne récupère rien. C’est le cas de Bapidi, de Kingue et autres. Et contrairement à ce que les gens disent, nous avons transféré de manière légale trois joueurs : Moussa Yedan, Aminou Bouba et Yougouda Kada.
Nous avons également ouïe dire que les subventions consenties par la Sodecoton, votre principal financier, ont été suspendues ?
C’est vrai que les subventions de Sodecoton vis-à-vis de Coton sport ont diminué de manière drastique, mais pas suspendues. Il faut reconnaitre que depuis trois ou quatre ans, Sodecoton a entrepris d’autonomiser Coton sport, tant sur le plan managérial que financier. Et à ce titre, les subventions de la Sodecoton sont passées pratiquement de 90% à moins de 30% des ressources financières de Coton sport. On était parti d’une situation où Coton appartenait à Sodecoton sur tous les plans. Elle devait supporter toutes les dépenses de Coton. On est parti de là pour un Coton qui est engagé dans une situation financière où on va plafonner les subventions autour de 150 millions de F Cfa, pour un club qui a des ambitions au niveau africain.
Quelles sont donc les mesures que vous avez entreprises pour renflouer les caisses de votre équipe ?
On est largement en dessous du budget qu’on avait l’habitude d’avoir. On tournait autour de 500 millions de budget par an. Aujourd’hui on est loin de ce chiffre. Mais, des mesures qui sont prises, on essaye de consolider la formation pour diminuer les charges de recrutement des joueurs. On essaye d’avoir nos biens propres pour diminuer nos charges d’hébergement, de restauration.
Entretien réalisé par Armel Kenné à Garoua