Il fut un temps où l’association qui représente les clubs de l’Élite jouait véritablement son rôle de contre pouvoir des institutions de football, et se dressait contre toute injustice par rapport à sa hiérarchie. Le Président du Conseil d’Administration de Union Sportive de Douala, qui assume aussi la présidence du SYCEC, a accordé une interview à RSI qui confirme les soupçons de rapprochement entre la Fécafoot et cette association.
Dans cette interview, le Président du SYCEC (Syndicat des clubs d’élite) explique et défend la décision d’arrêter championnat, de consacrer PWD champion du Cameroun et assume le fait qu’il n’y ait pas de relégués dans les deux championnats d’élite.
Fanck Happi, pourquoi n’avoir pas respecté les textes avec le principe de montées et de descentes ?
Parce que la situation ou nous nous trouvions demandait une analyse profonde de la situation et son impact sur les clubs. Il fallait trouver l’équilibre parfait pour ne porter préjudice à personne.
Au nom de quoi PWD de Bamenda est champion du Cameroun ? Est-ce que cette décision n’est pas plus politique qu’autre chose ?
Au nom de quoi le PSG est champion en France, Martin ?
Sauf qu’en France, il y a des relégués ?
Eh bien au Cameroun, nous avons fait un choix. C’est nous qui fixons le règlement et nous pouvons le modifier à titre exceptionnel.
Président Happi, n’était-il pas plus juste d’aller au bout de votre logique et non de couper la poire en deux ?
Nous avons eu une approche, on ne peut pas nous l’interdire !
Certains championnats ont tout annulé c’est-à-dire pas de champion, pas de promus, pas de relégués. Nous, nous avons pris une décision en fonction de nos tenants et aboutissants. Et puis faire descendre les clubs, ne prouvent pas absolument que les championnats se soient disputés dans l’équité.
Avec cet arrêt, vous attendez vous encore à la subvention de l’Etat ?
Bien sûr. N’avons-nous pas joué ?
Avez-vous terminé la saison ?
Martin, nous avons joué !
« Nous ne pouvons pas nous permettre de jouer avec des yoyos en élite »
En acceptant de jouer à 20 clubs la saison prochaine, n’êtes-vous pas en train de reproduire le scénario proposé en son temps par la LFPC (Ligue de football professionnel du Cameroun) et que vous aviez rejeté ?
Nous sommes dans une exception. Nous jouerons à 20 pour une seule saison. Nous ne pouvons d’ailleurs pas nous permettre de jouer dans l’élite du football camerounais avec des ‘yoyos’.
Sincèrement, peut t on être satisfait d’une saison qui s’achève en queue de poisson quand on connait quelles étaient les assurances de la fecafoot en début d’année quand elle reprenait la gestion des championnats professionnels ?
Nous avons été victime d’un accident de parcours Martin. Personne ne pouvait rien prévoir. Et puis croyez-moi, jusqu’à la 28e journée tout se passait très bien. L’élite one a été d’une très grande facture jusqu’à son arrêt.
Dans votre décision d’arrêter, vous n’avez pas tenu compte des médias diffuseurs du championnat d’élite. Pourquoi ?
Ils apportent quoi ? Rien du tout !
Aucun média ne paie le foot au Cameroun. Ecoutez, je suis très mal à l’aise de parler de cette question mais sachez que quand j’étais vice-président de la Ligue de football professionnel, Canal 2 payait les droits de diffusion du championnat.
Quel média peut payer des droits dans un environnement poreux comme le nôtre ?
C’est une question de vision. Les médias camerounais ne l’ont pas. Mais dès la saison prochaine, je vous promets que ça va changer. Je vous annonce que 2 sponsors sont déjà en pré contrat avec la fecafoot au moment où je vous parle. Ca va changer !
« Le Président Domkeu joue à la roulette russe »
Vous semblez très satisfait désormais de votre union avec la fecafoot. Est-ce une collaboration sincère ou une relation concubinage qui s’adosse sur des intérêts entre petits copains ?
Je m’appelle Franck Happi et je ne suis dans aucun copinage. Mes opinions et mes positions sont connues. Je les ai toujours affichées ! J’ai affronté l’exécutif actuel de la fecafoot aux élections, vous le savez. C’est juste qu’à un moment, il faut être grand et humble. Les élections sont passées, place désormais au travail et à la collaboration. Je l’ai fait à la ligue avec le Président Semengue. Je le fais aujourd’hui avec le comité technique transitoire qui gère le football professionnel et Dieu merci que cette collaboration se passe bien. Elle nous évite beaucoup d’écueils.
Est-ce qu’enlever le Général Semengue a résolu le problème du foot professionnel ?
Je ne veux pas parler du Général Semengue. C’est une icône et un patriarche de notre pays mais sachez que depuis très longtemps notre championnat ne s’est pas disputé avec équité et intégrité.
Vous le dites sauf que Newstar est en ce moment au TAS pour remettre en question la tenue de ces championnats ? Elite one et elite two confondus.
C’est un choix du Président de ce club. Il joue à quitte ou double ou à la roulette russe, on ne peut pas le lui empêcher. Après ce sont les clubs qui ont disputé les championnats qui peuvent témoigner de leur équité et intégrité. Vous êtes un média, avez-vous entendu quelqu’un se plaindre ?