Solide challenger de Pierre Semengue pendant la campagne électorale avant d’être finalement « désarmé » par le général d’armée à la retraite, il prend sa déchéance avec beaucoup de sagesse et dit continuer le combat pour le Renouveau du football professionnel au Cameroun, bien loin du nouvel exécutif élu.
Il est abattu mais n’entend pas céder à la douleur de sa défaite. Franck Happi veut garder la tête haute et rester droit dans ses bottes. Interrogé par la presse au sortir de la fameuse Ag élective, le désormais ancien vice-président de la Lfpc s’est plutôt montré fair-play. «C’est une déception parce que nous avons perdu et nous acceptons notre défaite. Nous ne nourrissons aucun regret. Quand vous perdez un match de football, vous ne regrettez pas de l’avoir joué. Je suis simplement déçu de l’ampleur de la défaite, elle est suffisamment large», a-t-il indiqué. Alors que beaucoup estimaient qu’il va « attaquer » devant les instances compétentes, le résultat des urnes, au regard des nombreuses irrégularités qu’il dit avoir observées au rang desquels la violation de l’article 26 alinéa 3 des statuts de la Lfpc et aussi la convocation de cette Ag qui s’est faite, critique-t-il, contrairement à l’article 26 alinéa 2 desdits statuts comme on l’a vu à travers le communiqué du 03 mai 2016, l’homme choisi de passer à autre chose. Car, justifie-t-il, «ça ne sert à rien de faire appel, mes collègues ont clairement choisi et je souhaite bon vent et que la réussite soit avec eux».
Résister aux pressions
Happi estime qu’à travers sa candidature, il a porté un message pour la jeunesse. «Rien ne sera plus comme avant. On a montré qu’on peut résister aux tempêtes, résister aux pressions. Je pense que c’est une opportunité pour le pays. Le président nous a demandé d’oser et aujourd’hui, c’est plus qu’oser, malgré les pressions, je suis allé jusqu’au bout. Pas pour moi tout seul, mais pour la jeunesse de mon pays», s’est-il targué. Quoique Semengue a promis de travailler avec tous les dirigeants de clubs, y compris ceux de la liste d’en face, le leader de la liste «Notre cause», ne compte pas rebrousser chemin.
Lui qui proposait entre autres de réorganiser l’administration de la Ligue ; réduire le train de vie (charges salariales et fonctionnement) ; normaliser les rapports avec la tutelle ; créer des partenariats avec des Ligues étrangères ; utiliser la vidéo pour les sanctions à prendre a postériori. Le second chantier concernait les compétitions. Happi et ses affidés brûlaient d’envie de tordre le cou aux matches truqués, à la violence dans les stades, relever la qualité de l’arbitrage, sécuriser les acteurs, assurer la couverture médicale, le sponsoring et offrir des récompenses collectives et individuelles… Son projet se consacre également aux clubs, principaux acteurs concernés. Hélas : Ce sera pour une prochaine fois.
Christou DOUBENA