L’attente prolongée du démarrage du 50e championnat de première division a poussé l’entraîneur des Yangwa boys à retoucher sa feuille de route hebdomadaire. Toutefois, il rassure que le rythme de travail n’a pas été revu à la baisse. De quoi donner davantage du tonus à ses poulains.
Matin et soir, et ce tous les jours, l’équipe de Fovu de Baham peaufine sereinement sa préparation au stade de Bamendzi à Bafoussam. Et ce contrairement à certaines équipes où les dirigeants, à cause des contraintes budgétaires, ont décidé d’accorder un congé aux joueurs. C’est le cas de le dire au sein de l’Unisport du Haut-Nkam. Avec une équipe rajeunie à près de 70%, Alexandre Belinga et Justin Kamgaing, son assistant, n’ont pas assez du temps pour se ronger les pouces. Ils mettent le pied sur l’accélérateur afin d’imposer un rythme infernal de travail aux enfants qui la saison dernière ont fait piètre prestation tant en championnat qu’en coupe du Cameroun. Cela malgré les moyens matériels et financiers déployés par le président Dieudonné Kamdem.
Augustin Konchou, le directeur administratif et financier du club et son collaborateur Moïse Size, le secrétaire général, se donnent la peine ces derniers temps d’abandonner pendant quelques heures leurs activités quotidiennes pour suivre la prestation des nouvelles recrues sur le terrain. Dans les tribunes, délabrées, du stade municipal de Bafoussam, des supporters sont toujours présents pour évaluer les joueurs; individuellement et collectivement. «Quand on vous annonce le début du championnat et l’annule à la veille, il faut comprendre qu’il y’aura forcément des perturbations. Nous sommes au Cameroun et c’est des situations que nous vivons régulièrement. Avec ma modeste personne on s’adapte», regrette Alexandre Belinga.
Sur un total de 39 joueurs, seuls 29 répondent régulièrement présents aux entraînements ces jours-ci. Avec le contre temps, ceux qui étaient avec l’équipe nationale militaires sont de retour ; tandis que d’autres ont bénéficié d’une permission pour aller régler quelques problèmes de famille. Des matches amicaux et d’évaluation ont été livrés à cette date contre les équipes de première et de deuxième division. Le dernier a été joué dimanche dernier à Dschang contre Aigle royal de la Menoua qui attend impatiemment la date de la finale de la coupe du Cameroun de football. A en croire l’entraîneur, «nous travaillons en espérant que la prochaine réunion entre le ministre des sports et le président de la Fécafoot aboutira à quelque chose de positif. Mais les perturbations donnent lieu à des problèmes qu’on ne peut plus gérer. Quand on reporte le championnat comme on l’a fait, il nous revient de nous adapter. »
Aboubakar Salifou, la grande curiosité
Avec un groupe galvanisé tout de même, deux camps sont formés tous les jours afin de permettre à chaque joueur de faire éclore ses talents. La cohésion dans le jeu est travaillée tant de manière tactique que stratégique. Un accent particulier est également mis sur l’attaque qui semble poser problème aux techniciens. Avec le blessure de Guy Paulin Mouosso, l’un des maîtres à jouer de l’attaque de cette formation, et bien d’autres joueurs, il est question à ce jour de combler le vide avant le jour «j».
Au vue du travail qui est effectué depuis la fin des recrutements, il est hors de question que le rythme du travail soit revu à la baisse. «Si on nous annonce maintenant que le championnat reprend en novembre, c’est là où il va falloir faire une autre programmation. Nous continuons comme si on peut jouer ce week-end ou le week-end prochain», confie t-on au sein de l’encadrement technique. Pour ce qui est du défenseur Salifou Aboubakar, la nouvelle recrue qui vient du club Port Authority à Bangkok en Thaïlande et évoluera pour la toute première fois dans un championnat camerounais, il est en train d’être travaillé en vue de son intégration dans l’équipe. Son environnement et l’aire de jeu sur lequel il devra désormais évoluer étant différents de ceux où ils baignait jusque là. A ce jour, il est devenu l’objet de curiosité de la part de plusieurs fanatiques du club qui suivent de près les entraînements. «Nous seront heureux de voir un joueurs comme celui là offrir une coupe à Fovu de Baham», espère Alain Fossi, supporter. «Qu’un joueur sorte de la Thaïlande, la Turquie, la France ou de l’Angleterre, ce que je regarde c’est ce qu’il produit sur le terrain», relativise Belinga. Reste que la note à payer pour les primes d’entraînements des joueurs pendant cette longue période d’attente sera très lourde.
Blaise NWAFO à Bafoussam