Depuis le début de l’année scolaire en cours, Fresnel Cabrel Tchoudjeu ne suit plus sa formation au sein de la Kadji sport academy (KSA). Il a été expulsé par les dirigeants de cette académie qui a formé nombre de footballeurs camerounais. Seulement, son expulsion a bien l’air d’un abus. Du moins, si l’on s’en tient à la pile de documents en notre possession.
Sur la copie du contrat notamment signé le 18 novembre 2013, entre l’apprenti footballeur et le centre de formation, il est clairement précisé que la durée est 5 ans et que la KSA s’engage non seulement à donner une formation scolaire et sportive pendant la durée du contrat, mais aussi à prendre en charge les frais d’hébergement et de nourriture, ainsi que les frais d’équipements sportifs, de santé et de scolarité au sein de la KSA. La partie du contrat réservée aux obligations du joueur, indique que « l’apprenti s’engage à respecter scrupuleusement le règlement intérieur. Pendant la durée du contrat, le joueur ne peut jouer dans un club de football autre que la KSA tant au Cameroun qu’à l’étranger sauf accord de la KSA ». Les conditions de résiliation du contrat sont aussi claires. Elles vont de l’inaptitude du joueur à pratiquer le sport de niveau, jugé par un médecin sportif, au non-respect du règlement intérieur. Or le joueur dit n’être pas visé par ces deux conditions, dans la mesure où pendant son séjour à la KSA, aucun reproche dans le sens ne lui avait été fait.
En réalité, l’expulsion de ce joueur, est due au refus de ses parents de soumettre aux conditions qui leur seront imposées une année après qu’il ait intégré le centre. Dans une lettre adressée le 23 mai 2014, le président de la KSA fait savoir qu’en raison de l’amélioration des équipements et la mise en pratique de nouvelles méthodes d’entrainement, les parents de Fresnel Cabrel Tchoudjeu devraient dorénavant payer 500 000 Fcfa (soit 62 500 Fcfa par mois), en plus des équipements sportifs, des fournitures scolaires, ainsi que les frais médicaux. Surpris par ce revirement, Clovis Tchoumba, père de Cabrel Tchoudjeu, pauvre débrouillard de son état, consent néanmoins à fournir des cageots de tomates en compensation. « Je l’ai fait pour montrer que j’étais content de voir mon fils là-bas », confie-t-il. Après quelques mois, ses moyens ne lui permettent plus de continuer la livraison des tomates. Et il arrête de le faire. En décembre 2014, il reçoit une nouvelle lettre du président de la la KSA qui lui indique le reste à payer pour cette année-là. Dans sa réponse, Clovis Tchoumba marque son étonnement et dit s’être fortement endetté pour l’achat des tomates. Aussi, il dit ne plus être prêt à continuer à s’endetter. Pendant ce temps, l’huissier qu’il a saisi somme la KSA à respecter les clauses, du contrat. Après cette sommation l’apprenti est réadmis, mais juste pour quelques temps. Depuis le mois de septembre 2016 Fresnel Cabrel Tchoudjeu (15 ans), qui a subi un choc psychologique n’a pas pu reprendre le chemin de l’école et ne veut plus jouer au football. Ses parents et ses proches peinent depuis plusieurs mois, à le ramener à la raison.
Présenté comme l’un meilleurs footballeurs de sa génération dans la ville de Dschang, Fresnel Cabrel entre à la prestigieuse KSA en tant que boursier, après avoir réussi des tests de recrutement organisés par le centre. D’abord opposé au départ de son fils pour ce centre, Clovis Tchoumba finit par accepter après que les dirigeants de la KSA l’aient rassuré de s’occuper de tout.
Gaël Tadj