Décidément, il faut bien plus qu’un simple comité de normalisation pour mettre au pas les acteurs du football dans la région du Littoral, une région qui compte peser lourd dans le prochain organigramme de la Fecafoot. A une journée de la fin de la saison, les « vieux démons » sont de retour..
La mise sur pied d’un comité local de normalisation avec à sa tête Kongo Mbappe, un fonctionnaire émérite avait suscité des lueurs d’espoir dans la région berceau du football au pays des Lions Indomptables. Un espoir légitime étant donné que les normalisateurs du football à Douala et ses environs avaient réussi à relancer le championnat. A la treizième journée, dysfonctionnements et manques d’homologation des rencontres ont provoqué de nouveaux conflits. Et, le régulateur en chef du football à Douala et ses environs semblent se broyer la figure. Le délégué régional des sports pour le Littoral, Emmanuel Guidio en « pompier » a essayé de sauver le navire. C’est ainsi qu’il a convoqué une réunion lundi 02 décembre dans ses services à Bonanjo. Au cours de ces travaux, les partis en désaccords ont pris la parole à tour de rôle pour exprimer leur mécontentement.
Douala, le grand cafouillage…
A moins une journée de la fin des barrages du championnat de D2 régionale du Littoral, des voix de certains présidents de clubs (Eugène Ekeke Academy, Jeunesse de Bonamoussadi, AS Moungo, Oryx, Authentic et Bandjoun FC) se sont levées pour revendiquer l’homologation de l’avant dernière journée (13ème), condition sine qua nun pour l’engagement de leur club à la dernière journée du championnat.
Une exigence à laquelle a refusé de céder Kongo Mbappe et ses collaborateurs. Les équipes ont mis leur menace à exécution en refusant d’engager leur équipe pour les matchs de la dernière journée du championnat. C’est ainsi que les clubs suscités ont été rétrogradés deux divisions inférieures (des divisions qui n’existent pas dans le chronogramme des championnats au pays ndlr) et leur dirigeant suspendus de toute activité du football camerounais pendant cinq ans. Eugène Ekeke, ancien international camerounais, quart de finaliste du mondial 90 et président d’Eugène Ekeke Academy est suspendu de toute activité de la Fécafoot les cinq prochaines années.
Selon des indiscrétions, cette décision qui a divisé les régulateurs du football dans le Littoral viserait tout simplement à mettre sur la touche les principaux « opposants » à l’ancien régime en place à la Fécafoot et candidats « sérieux » aux prochaines élections à Tsinga, qui pourraient se tenir au plus tard le 31 mars prochain comme contenu dans le cahier de charge de la FIFA remis à Joseph Owona et son équipe.
Franck Happi, l’invité surprise
La réunion de sortie de crise organisée lundi 02 décembre à la délégation des sports et de l’éducation physique n’était réservée qu’aux équipes de région mais, le président de l’Union Sportive de Douala et vice président du comité provisoire de gestion (CPG) à la LFPC s’est invité aux travaux. C’est d’ailleurs lui qui a apporté la solution qui a fédéré les partis en désaccords. Sa proposition : « Dans la situation ou nous sommes, nous ne pouvons pas nous permettre d’exclure certains parmi-nous. Je pense que même pour la suite des matchs qui doivent se jouer ou pas, je pense que ce préalable est indispensable. Pour la solution que vous aviez préconisée à savoir dresser une pétition et envoyer au président du comité de normalisation, je pense que même si elle lui est adressée, il faudrait d’abord l’adresser au comité local de normalisation qui pourrait au moins nous donner leur parole ici et nous dire s’ils sont prêts à revenir sur leur décision ou l’appuyer favorablement auprès du comité de normalisation à Yaoundé pour que les cinq clubs qui ont été relégués administratives ne le soient pas. Je pense que ceci est la première mesure qui montre qu’au-delà des ambitions futures de positionnement, nous voulons tous le bien du football. Le bien du football voudrait que dans la situation actuelle, nous s’excluons personne ! Quand à ce qui concerne la programmation des matchs, si mon avis peut être sollicité, considérant que les matchs sont programmés et sont sur le point d’être joués, les appels sont en cours. Si naguère, les appels donnent raisons aux personnes défavorisées dans les matchs match de tout à l’heure ou demain, la même commission du comité de normalisation reviendra dessus. Je rappelle que pendant que, nous jouions le match Cameroun – Tunisie à Yaoundé (Barrage retour coupe du monde 2014 remporté par le Cameroun, 4 – 1 ndlr), le Cap-Vert avait son appel au TAS. Je pense qu’aujourd’hui, son appel n’a pas été entendu, le TAS n’a pas encore rendu son verdict. Pour me résumer, la première chose, vraiment président de clubs, acceptez au moins pour cette fois de fumer le calumet de la paix et de ne pas auto-exclure des membres parmi-vous. Comme le délégué a dit, ne revenons pas là-dessus ce qui est important maintenant, c’est de faire votre pétition afin de demander la grâce du comité local de normalisation afin les dirigeants et les clubs qui ont été relégués et suspendus soient rétablis. Que les équipes qui ont les matchs de barrages les jouent et que celles qui ont à faire les appels attendent les décisions qui seront issues des appels. Si elles gagnent en appel, ils pourront revenir sur la décision. »
Le comité et les clubs relégués : De quoi s’agit-il ?
Pour élucider la situation des clubs suspendus Serges Pensy Renaud, le manager général de Jeunesse de Bonamoussadi donne le nœud du problème : « On ne peut pas jouer une quatorzième journée tant que la treizième n’est pas homologuée. C’est ça le nœud du problème. Jeunesse parmi ses vingt-quatre équipes ne renonce pas à ses droits. Nous attendons la décision de la chambre d’homologation au niveau fédéral. Quand elle sera là, nous allons jouer notre match contre Ekeke Academy. Je pense que si les dieux sont avec nous, on pourra gagner ce match et défendre notre équipe aux barrages. » Jeunesse de Bonamoussadi qui compte bien faire entendre sa voix rassure quelle n’empêchera pas le déroulement des barrages : « On ne doit pas empêcher les barrages de jouer, c’est-à-dire que Jeunesse ne doit pas aller au stade pour empêcher les barrages de se jouer. Ils peuvent jouer mais, d’ici ce soir ou demain, la commission à Yaoundé doit prendre une décision. Il faudrait qu’au niveau régional, on applique cette décision. » Conclut-il. Cependant, le président de la commission d’homologation et de discipline de la Fécafoot pourrait tout annuler.
Vers l’annulation des barrages
Comme arrêté à l’issue de la réunion de crise qui s’est tenue à la délégation régionale des sports et de l’éducation physique lundi en journée, les barrages allers du Littoral se sont joués lundi 02 décembre dans la cuvette de Bépanda : Caïman de Douala s’est incliné devant Bama FC un but à zéro et Dynamo est venu à bout de PUMA FC sur le score étriqué d’un but à zéro. Les matchs retours sont prévus demain mercredi 04 décembre. Néanmoins, on tend vers l’annulation de ces barrages. Puisse que, le président de la commission nationale d’homologation et de discipline, Saidou Dairou est arrivé à Douala quelques heures après la réunion avec dans sa besace, des résolutions « fortes » comme il nous a été confié. Nous avions appris entre-autre que, les barrages pourraient être annulés et les précédents litiges épurés avant la programmation des nouveaux barrages les prochains jours. Décidément, rien n’est facile dans la région du Littoral. C’est à cause des conflits qui ont eu lieu lors de l’assemblée générale élective à la Ligue régionale du Littoral qu’on est arrivé à la dissolution du bureau de la Fécafoot, ce qui a entrainé la mise sur pied d’un comité de normalisation. Selon toute vraisemblance, c’est par la même ville, Douala que les normalisateurs connaitraient leurs véritables problèmes.