Au lieu de deux poules comme la saison précédente, le championnat de football de première division (D1) qui démarre dans les tous prochains jours reviendra à sa formule initiale, celle à une poule, que l’on avait toujours pratiquée avant la parenthèse de 2004. C’est du moins ce qui ressort de la réunion du bureau exécutif de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) qui a eu lieu mercredi 02 février 2005, à Yaoundé.
« C’est la volonté du peuple. Elle est souveraine. Nous espérons que cette décision va rencontrer l’adhésion de tous les Camerounais et évitera les polémiques comme celles que nous avons eu l’année dernière », déclare à ce propos le secrétaire général de la Fécafoot, Jean René Atangana Mballa. Le bureau exécutif de la fédération a tout simplement validé le rapport de la Commission d’évaluation de la formule du championnat expérimentée la saison 2004.
Mise sur pied quelques jours après la fin du dernier championnat, celle-ci a rendu sa copie le 10 janvier dernier à Mohammed Iya. Il ressort de ce document auto-critique commandé par le président de la Fécafoot que cette institution devrait revenir à la formule de championnat à poule unique. C’est du moins ce qu’affirme le rapport de ladite commission, présidée par le directeur technique national de football, le Français Robert Corfou. Celle-ci était par ailleurs constituée de chroniqueurs sportifs, entraîneurs de première division, des représentants du sponsor Mtn et de cadres de la Fécafoot qui devaient évaluer la saison 2004 et, si possible, proposer une formule de championnat pour la prochaine saison qui s’annonce.
Selon ces derniers, la précédente formule de championnat de football a laissé transparaître de nombreuses insuffisances dont la descente de deux clubs en plein milieu de compétition. Renaissance de Ngoumou et Cintra de Yaoundé avaient été mises hors circuit à l’issue de la première partie du championnat de première division. Des équipes qui, par la suite, ne répondaient plus à aucun statut. Sur le plan financier, et contrairement à l’effet escompté par ses initiateurs, la formule du championnat à deux poules a généré beaucoup plus de dépenses chez certains clubs et bien moins chez d’autres.
Sur le plan sportif, certains dirigeants de clubs, notamment ceux de Coton Sport de Garoua pensent « qu’à l’aller, des clubs ont engrangé beaucoup de points qui ont été annulés en Super Ligue. Et qu’ici, sans trop d’efforts, des clubs auraient pu gagner le championnat alors qu’ils ont trimé pour parvenir à cette étape de la compétition ». En outre, il y a des équipes, dans le cadre de ce championnat, qui se sont croisées à plus de deux reprises au cours de la même saison.
Mais à côté de ces critiques sommes toutes fondées, nombre de personnes reconnaissent que « le précédent championnat a été compétitif. L’on a noté moins d’arrangements comme par le passé ». C’est pourquoi, la commission estime « qu’on pourrait maintenir l’ancienne formule, à condition que des mesures indispensables soient prises tant du côté de la fédération, des clubs que des différents autres intervenants ». Il s’agit pour la Fécafoot de revoir son organisation chaotique, d’avoir un calendrier rigoureux, non modulable au gré des intérêts des présidents de clubs ou de l’absence de fermeté du secrétariat général, homologuer les rencontres dans les délais.
Conséquences
Quant aux équipes, elles devraient définir et se conformer à leur statut juridique, remplir un cahier de charges précis, approvisionner leurs comptes bancaires avant le début du championnat… « Nous n’avons pas voulu que notre rapport ait une position figée. Nous l’avons ouvert à une alternative afin que les décideurs puissent avoir la latitude d’opérer un choix », confesse Abdouramane, le web master de la Fécafoot, par ailleurs membre de la Commission d’évaluation. Selon le Sg de la Fécafoot, plusieurs dirigeants de clubs ont déjà manifesté leur rejet de la décision du bureau exécutif de revenir à la formule à une poule. D’après Jean-René Atangana Mballa, « ce retour en arrière va également entraîner la perte des avantages liées à la formule à deux poules ».
On parle entre autres des subventions remis aux clubs en début de saison. A ce dernier propos, le principal partenaire de la Fécafoot, la société de téléphonie mobile Mtn, lui a suggère de prendre contact avec d’autres potentiels sponsors (qui ne seront pas en concurrence avec elle) afin d’améliorer la condition des équipes de D1. Une rencontre est prévue demain entre le bureau exécutif de la Fécafoot et l’Association des présidents des clubs de D1 (Acpd) au siège de l’institution. Il s’agira de définir les contours de la saison 2005. Une chose est certaine, le prochain championnat comportera des innovations au niveau de l’organisation matérielle et financière et même humaine.
Puisqu’en ce qui concerne ce dernier point, si l’on tient compte de l’un des amendements apportés aux textes organiques de la Fécafoot, celle-ci sera désormais gérée sur le plan administratif par un directeur « sous contrat ». Il remplacera le secrétaire général. Et de sources dignes de foi, les responsables de la Fécafoot voudraient attribuer cette fonction à un expatrié. Les recherches seraient tournées du côté de la France, où la Fédération de football de ce pays a été mise à contribution. Pour revenir au championnat proprement dit, il revient au bureau exécutif de la Fécafoot de soumettre et défendre sa décision de revenir à un championnat à poule unique devant le Conseil d’administration. La décision de ce dernier devra, par la suite, être présentée à l’assemblée générale pour validation ou non.
Bertille M. Bikoun