Y a-t-il encore véritablement un championnat national de football au Cameroun? La question pourrait paraître insensée pour quelque dirigeant de la fédération camerounaise de football qui ne manquerait pas de nous rappeler que depuis trois semaines, se joue une compétition qui, en quatre journées, a réussi le pari de respecter son calendrier; ce qui ne lui était pas arrivé depuis des années.
Mais, suffit-il que les journées se jouent à la date prévue pour qu’un championnat ait de la valeur?
Un championnat existe par la valeur de ses clubs. Il y a longtemps que les nôtres, sortis des compétitions africaines par d’illustres inconnus, ont renoncé à avoir de l’ambition. Un championnat vaut par la qualité de son spectacle. Le nôtre, privé de ses meilleurs espoirs, est devenu une compétition sans saveur comme le reconnaissent ses propres acteurs. Un championnat existe aussi par l’adhésion du public. Depuis près d’une décennie, les Camerounais ignorent le leur et le disqualifient. Il n’y a pour eux de championnats, que ceux qui se jouent en Europe.
Diminuée par l’exode massif de ses jeunes talents et ballottée entre ses éternels problèmes d’organisation et un réel chaos financier, la compétition phare du football camerounais ne semble plus être qu’une pépinière pour clubs étrangers. Il ne faut pour autant pas l’enterrer. Ainsi que le dit Eugène Ekeke, notre championnat est encore primaire. Il faut donc travailler à le rendre meilleur, pour lui redonner son attrait d’antan. Le Messager a traqué dans les coulisses de la compétition les insuffisances qui demandent à être travaillées.