Le stade Militaire est-il assez fiable pour constituer une solution de rechange suite à la fermeture temporaire du stade omnisports de Yaoundé? Etat des lieux.
A quelques jours seulement du démarrage du championnat d’élite, le public sportif de la capitale, en particulier, s’interroge sur l’aire de jeu qui se substituera à celle du stade Omnisports de Yaoundé, le temps que ce dernier refasse totalement sa toilette. A ce sujet, plusieurs mesures conservatoires ont été suggérées, parmi lesquelles, l’utilisation provisoire du stade militaire. Or, ce dernier, inusité depuis des lustres, a atteint un degré de vétusté très poussé.
En attendant que le Mindef donne son feu vert pour une éventuelle utilisation de ce stade, il n’en demeure pas moins que, ce dernier, nécessite lui aussi d’immenses travaux de réfection. Le stade militaire, se souvient-on, a connu son passé glorieux précisément dans les années 70, lorsque Canon remporta la coupe d’Afrique des clubs champions, devant l’Ashanti Kotoko de Kumassi (Ghana).
Cette modeste, mais, non moins attachante aire de jeu, abritait à cette époque la presque totalité des rencontres internationales organisées par le Cameroun. Déjà, il s’était substitué à l’ancien stade de l’hippodrome pour accueillir les matches de première division, pendant que l’actuel stade Omnisports était en chantier.
Aujourd’hui, le stade militaire est devenu méconnaissable. Sa vétusté est criarde. Son aire de jeu, raboteuse , ne répond plus aux exigences du football moderne. N’ayant bénéficié d’aucune attention pendant des décennies, il connaît de graves problèmes de dégradation devant . Du le constat établi sur les lieux, la restauration, de ladite structure, si elle est réellement envisagée, nécessitera un important investissement.
Un sentiment de gêne . C’est la première impression qui se dégage, lorsque vous débarquez au stade militaire de Yaoundé. le décor extérieur, déjà en parfaite déliquescence, peut à lui seul vous ôter l’envie de poursuivre la visite à l’intérieur. Outre les hautes herbes qui encombrent le mur d’enceinte, il est difficile, voire hasardeux de se frayer un passage pour parvenir à l’entrée principale. A l’intérieur, le paysage est tout aussi désolant, sinon pire. Ici tout tombe en ruine. Le stade abandonné livre un spectacle hideux . Très peu de joueurs, même les plus téméraires seraient tentés de fouler l’aire de jeu bosselée, broussailleuse et » chauve » par endroits, sans prendre le risque de se blesser. Coté tribune, les gradins se sont totalement effondrés. C’est à se demander où se tiendront les spectateurs. Voilà qui traduit les appréhensions nourries ici et là, quant à la capacité du stade militaire à abriter même provisoirement les matches de la D1, si une cure de rajeunissement ne lui est pas administrée dans les plus brefs délais.
J. E. MIMBOE