Le club phare du Noun est à l’heure de profondes mutations. Bientôt la renaissance? Pour une surprise, c’est une surprise ! Une divine surprise, même ! Qui aurait cru que Fédéral FC du Noun, l’un des représentant, de la province de l’Ouest aux dernières interpoules venait de traverser une grande crise qui a flirté avec la descente du club en ligue?
Abandonné, sans dirigeants, en début de saison, le club s’appuyait sur une forte ossature régionale, voire locale sous la supervision de Jean Claude Yérima promu, à l’occasion, entraîneur-président. Ce dernier s’attellera à mettre en place un bloc, une équipe au jeu varié, aéré et rapide. Mais, surtout à initier des combinaisons en mouvements et payer, de temps en temps, les primes aux joueurs.
Ce travail de fourmi ne tardera pas à porter des fruits, Fédéral balaie pratiquement tous ses premiers adversaires au début du championnat. Cette prestation ne tarde pas à attirer l’attention de certaines élites. C’est ainsi que le docteur Inoussa Ngoupayou Njoya décide de s’allier à l’entraîneur, en payant les primes et les loyers des six joueurs venant d’ailleurs. Les résultats allant crescendo, le Sultan des Bamoun, sa majesté Ibrahim Mbombo Njoya son et fils Seydou Mbombo Njoya entrent dans la danse et apportent toute la logistique au club. Le fils du sultan prend les reines de l’équipe en fin du championnat et solde toutes les primes. Un championnat que le club du Noun va pratiquement survoler sans défaite, ne concédant que deux scores de parité. Même pendant les barrages, la fougue du gardien de but Jean Pierre Mfouopouen et ses coéquipiers est telle qu’ils viennet à bout de Lac Baleng, Jupiter, Baoc, et Aigle de Dschang.
C’est cette équipe de Fédéral qui parvient donc aux interpoules, un tournoi qui est loin d’être à l’image de la poule de l’Ouest. Bien que Seydou Mbombo Njoya ait multiplié les primes par huit, Fédéral échoue au concours d’entrée en division d’élite, et pour cause. Malgré la forme apparente que présente le club, il accusait certaines lacunes : pas de véritables attaquants de métier, un milieu de terrain approximatif qui a connu une carence d’un meneur de jeu , mais surtout, un encadrement technique où Jean Claude Yérima, esseulé, était au four et au moulin. Pas d’assistants pour superviser ses adversaires. Or, comme on le sait, le football est devenu scientifique. On n’aborde pas un tournoi comme les interpoules sans avoir au préalable une idée des adversaires, leurs forces et leurs faiblesses. Bien que la déception ait été grande, car Fédéral s’étant finalement classé troisième dans la poule A basé à Yaoundé, les joueurs ont tout de même été accueillis en triomphe à Fouban. Le sultan ayant à l’occasion organisé une grande réception. L’échec aux interpoules l’année dernière n’a cependant pas porté un coup au moral des joueurs et des dirigeants.
En effet, ces derniers sont en train de mettre les petits plats dans les grands, afin que le club retrouve l’élite la saison prochain. Le congrès du club, tenu le 18 janvier dernier, permet d’avoir une meilleure lisibilité de l’avenir du club. Le statut du club a changé. Fédéral FC du Noun est devenu, Fédéral sporting club du Noun. » Cela parce que, nous comptons dans un proche avenir, créer d’autres clubs en basket-ball, handball, volley-ball, tennis et autres « , explique le docteur Inoussa Ngoupayou Njoya promu premier vice-président du club. Le nouveau tandem d’hommes forts de Fédéral s’est mis illico au travail après le congrès. Ils savent que la tâche à laquelle ils s’attèlent est phénoménale. » Mais bon, qu’avons nous à perdre ? « , sourit Inoussa Ngoupayou. Fédéral aujourd’hui dispose d’un conseil d’administration composé de seize membres, plus un bureau exécutif. L’encadrement technique sera bientôt renforcé par l’arrivée de deux entraîneurs. Jean Claude Yérima, lui étant promu au poste de directeur technique. Sur l’effectif de l’année dernière, quatre joueurs seulement sont en passe d’être libérés. Le club a recruté seize nouveaux joueurs issus d’horizons divers. Ils viennent de Union et Canon réserve, de AS Moungo (Nkongsamba). Kenado, lui, vient du Nigeria, alors que Tankwoa est un jeune Camerounais qui vient d’Australie. Afin d’être au diapason des grands clubs modernes, Fédéral sporting club du Noun est en passe de signer un contrat de partenariat avec un club de D2 allemande. Ce qui explique en partie la présence du président Seydou Mbombo Njoya en Europe. Il n’y a pas uniquement ce club allemand, selon le premier vice-président, Parme serait également intéressé de parapher un contrat de partenariat avec l’ancien club de Onana Eloundou. Une chose qui demeure certaine, le championnat de D2 dont le démarrage dans la province de l’Ouest est prévu à la fin du mois, verra un club du Noun tout feu tout flamme, et prêt à en découdre avec n’importe quel adversaire aux prochains interpoules. Eh oui, décidément, Fédéral sporting club du Noun n’abdique pas.
Louis MATEA