La rivalité entre les responsables des clubs de D I de Yaoundé s’est intensifiée. A Yaoundé, le football de clubs, c’est d’abord deux équipes Canon et Tonnerre. Lorsque ces deux clubs s’affrontent, les supporters se déportent au stade et toute la ville reste à l’écoute, pour savoir qui des Verts — Rouge (Canon) ou des Blancs — Noirs (TKC) va prendre le dessus. C’est dire à quel point les deux équipes rivalisent
Mais, en cette saison où tout semble réussir au Canon, en course pour le titre et la coupe du Cameroun, la concrétisation d’un tel doublé ne serait que la meilleure réponse pour faire taire quelques détracteurs. Parmi les clubs de la capitale, Canon ne se contente donc plus d’éclipser le Tonnerre. Il mate aussi les derniers nés des clubs de DI résidant à Yaoundé en l’occurrence Asmy 1er et Cintra. Ce qui n’est pas pour plaire au gotha du football de la capitale.
Depuis, les relations entre les présidents des clubs, jusque-là courtoises, se sont raidies. On se regarde en chiens de faïence. Côté pile, les présidents de Canon, Tonnerre, Cintra et Asmy 1er sont des modèles de gestion très actifs et efficaces. Mais, côté face, ils maîtrisent tous, à des degrés variables l’art de se frayer le chemin en multipliant des astuces et autres tacles pour se neutraliser. Quand la compétition est lancée, tous les moyens sont bons pour l’emporter. On a récemment parlé de pugilat entre ces dirigeants au stade Omnisports. » Je peux vous affirmer que le président du TKC, Essomba Eyenga, n’avait rien à voir avec ce qui s’est passé au stade ce jour-là « , lâche, un supporter de Tonnerre. Alors, que s’est —il vraiment passé en cette 23e journée du championnat où Canon venait de l’emporter sur Cintra 3 buts à 1 ? Au fond, on ne le sait toujours pas. On ne sait toujours pas qui a mis le feu aux poudres. Ce qu’on sait toutefois, c’est que le directeur général de Canon, Abega Théophile et le président de Cintra, Hans Njinou, se sont copieusement froissés l’un et l’autre. Il y aurait eu échange de coups de poings. Ce qu’on sait aussi et surtout, c’est que, cet incident isolé annonce sans ambiguïté les relations conflictuelles qu’entretiennent, les présidents des clubs de Yaoundé notamment.
La paix des braves, signée entre le président Abega de Canon et son rival de toujours, Essomba Eyenga, en début de saison n’aura duré donc que le temps d’une rose. La double ambitions affichée par le président Abega, irrite plus d’un. Ces détracteurs parlent de la paranoïa qui se serait emparée de lui : » Il est très nerveux ces derniers temps. Ce n’est pourtant pas dans sa nature « , soutient le président d’Inter – Stars de Yaoundé, club de deuxième division. Plus marginal, et moins grand public, Essomba dit » Beaufort « , président d’Olympic de Mvolyé, qui s’est toujours gardé d’apparaître comme inféodé à un courant, dénonce ceux qui lacèrent la famille sportive de Yaoundé pour des intérêts égoïstes. » Ils veulent tous trop en faire. » dit-il visiblement exaspéré avant d’assener : » Ils évoluent pour la plupart à l’ombre de la corruption et des coups bas. Abega, Essomba Eyenga et Hans Njinou, doivent faire preuve de modestie, s’ils veulent préserver leurs chances de réussir. » Dans Canon, on balaie du revers de la main tout ce qui précède : » Ils sont jaloux de notre parcours » se gausse un membre influent de Canon, en pronostiquant un brin ironique : » Si nous remportons la coupe et le championnat on arrosera ensemble, la question de savoir si on s’aime ou pas, est un faux débat. Nous, nous voulons gagner, pour ne pas paraître ridicules. C’est la règle en compétition. » Voilà qui dit tout.