Elles différent étrangement d’avec celles de l’équipe nationale senior de football, les prestations des clubs camerounais sur la scène continentale. Autant les Lions indomptables plafonnent avec à la clé quatre sacres en vingt – trois éditions de coupes d’Afrique des Nations de football, autant les clubs camerounais les plus huppés n’ont plus vraiment fait parler d’eux depuis les années 80. Dix-neuf – ans que ça dure, au cours desquels aucun club camerounais n’est plus monté sur le podium au niveau continental.
Non seulement les représentants camerounais en coupe des vainqueurs de coupe, en coupe de la confédération africaine de football (CAF) et en ligue des champions n’ont plus facilement atteint le cap des finales mais ils n’ont guère remporté de trophée pendant cette période d’hibernation. Ce n’est qu’en 2000 que Canon a commencé à sortir la tête de l’eau en jouant la finale de la 26e édition de la coupe des vainqueurs de coupe . Malheureusement, l’épopée du Kpa – Kum ne portera pas des fruits, dans la mesure où il sera battu par 4 buts à 1 par Zamalek d’Egypte au Caire et que sa courte victoire de deux buts à zéro au stade Ahmadou Ahidjo ne lui permettra pas de s’adjuger, au finish, le titre.
Un an plus tard, Coton Sport de Garoua parviendra aussi en demi-finales de la coupe de la CAF. Plus fort que lui, son adversaire Etoile du Sahel lui barrera la voie qui mène à l’étape finale en le battant par 3-1 à l’aller et 1-0 au retour. Notons que des années auparavant, Coton s’était signalé en quarts de finale de la même compétition.
Avec la qualification dimanche dernier de Tonnerre de Yaoundé, une question essentielle brûle toutes les lèvres : les clubs camerounais sont –ils enfin en train de sortir de la longue léthargie dans laquelle ils s’étaient enfouis? Le fait que Tonnerre revienne en finale d’une coupe africaine, cela deux ans après le Canon, est édifiant à plus d’un titre. La récurrence ne peut nullement être fortuite dans la mesure où les résultats des clubs sont, la plupart du temps, le reflet de la bonne santé d’une discipline. En sport bien que le hasard existe, l’on note régulièrement qu’un championnat national bien structuré porte des fruits au niveau continental. Que ce soit en Afrique, en Europe ou en Asie.
Au Cameroun, le titre de champion 2001 –2002 n’a t-il pas été remporté au fil lors de la 30 e journée. Pourtant, il y a des années, le champion du Cameroun était connu des semaines auparavant. Somme toute, la division d’élite a renoué avec la compétitivité. Pour ce qui est des relégables, si le sort d’Espérance de Guider a été rapidement scellé, ce n’est qu’à l’ultime journée que Kumbo Strikers et Asmy 1er ont été fixés sur leur malheureux avenir.
Pourquoi dès à présent, Tonnerre qui joue la finale de la 11e édition de la coupe de la CAF ne pourrait –il pas rappeler au bon souvenir des Camerounais les sacres d’antan d’Union, d’Oryx, de Canon, et de lui-même ?