Le président élu de la ligue régionale de football de l’ouest, Joseph Feucheu dans un entretien accordé à notre rédaction est revenu sur son élection à l’unanimité. Il s’est aussi penché sur la gestion contestée de son club, Feutcheu FC de Djiko Bandjoun.
Joseph Feutcheu : sa réélection à la tête la ligue de l’ouest et ses objectifs
Quel est votre sentiment quelques jours après votre élection à la tête de la ligue régionale de football de l’Ouest ?
C’est le sentiment de satisfaction. Je tiens à partager cette joie avec tous mes frères de l’ouest qui m’ont voté à 100% (81 membres sur 81). Je remercie toutes les personnalités qui ont pris part aux travaux, en particulier le gouverneur de la région de l’Ouest qui est venu avec tout son état major.
Après cette élection quels seront vos projets ?
Ma mission première sera d’aider le président Iya Mohammed dans son projet de reconstruction et de développement du football camerounais. Nous ferons tout afin de favoriser l’éclosion du football camerounais. Ceci pour une progression de nos jeunes sur le plan national et international.
Quel est le bilan que vous pouviez faire de la ligue régionale de football de l’ouest avant votre arrivée ?
Avant que je prenne les rênes de la ligue de l’ouest, la ligue était sans siège. Ceci malgré une somme de vingt cinq millions de francs cfa octroyée par le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Iya Mohammed pour la construction d’un siège. Les fonds affrétés dans ce chantier ont été distraits par mes prédécesseurs. Mon arrivée à la tête de la ligue a tout révolutionné à l’ouest. Les arbitres qui étaient payés avant les matchs ont vu leur traitement salarial être mieux élaboré et les conditions se sont améliorées. Les acteurs du système sont désormais payés de façon convenable et dans le respect des délais. Le siège de la ligue a été rénové (Meubles Vitrines, tapis, peinture…). J’ai rendu les lieux vivables afin que toutes les personnes qui y font un tour se sentent confortables. Le championnat s’est très bien déroulé à l’Ouest. On a assisté à la montée d’un club de la région de l’ouest en Elite2 (Feutcheu FC). Le football féminin s’est aussi bien déroulé. Bref tous les championnats se sont déroulés sans heurts dans tous les domaines et catégories.
Quels sont vos grands chantiers pour les quatre prochaines années ?
Nous attendons d’abord le déroulement des élections à la présidence du comité exécutif de la Fecafoot. Je souhaite que le président Iya Mohammed soit réélu car les personnes qui visent sa place se comportent comme s’ils cherchaient un travail et ont pour seul objectif de gagner leur pain quotidien.
Et s’il arrivait que le président Iya ne soit pas réélu, comment se porterait la ligue régionale de l’ouest ?
Je ne peux pas envisager qu’il ne soit pas réélu, puisse que c’est nous qui allions l’élire. Je soutiens Iya Mohammed et je ne suis pas un paresseux. Iya Mohammed n’est également pas un paresseux. Les personnes qui désirent prendre sa place n’ont qu’à attendre les élections. Les gens trouvent que ça fait quinze ans qu’Iya est à la tête de la Fecafoot, qu’il a déjà mis beaucoup de temps à ce poste. Si des personnes se plaignent de la longévité aux affaires du président de la Fecafoot, c’est que ces personnes se plaignent aussi du président de la CAF qui a fait vingt cinq ans au sommet du football africain. Les mêmes sont également contre le chef de l’Etat qui a fait vingt huit années à la tête du Cameroun. Iya Mohammed qui respecte la volonté de notre chef d’Etat qui souhaite un Cameroun fort et prospère n’a pas de vie de famille car il est chaque fois dans les avions. Je ne vois pas quelqu’un à moins qu’il soit de très mauvaise foi manquer de respect au président Iya Mohammed qui porte très haut les couleurs du Cameroun.
Sortons de notre entretien par votre équipe de football, Feutcheu FC de Djiko Bandjoun. Qu’est ce qui ne va pas à Feutcheu ?
Vous savez, quand les opposants à Iya Mohammed ont constaté que je le soutenais et que je donne des preuves tangibles de sa bonne gestion, ils ont monté les arbitres pour descendre le club Feutcheu FC de Djiko Bandjoun. Cela fait quatre matchs gagnés que nous aurions dû gagner dont les arbitres ont décidé de nous faire les perdre. Au cours des matchs quand nous marquons des buts valides, les juges refusent. Même quand l’arbitre central valide, son assistant lève son fanion. On ne peut pas accuser tous les arbitres. J’ai retenu les noms de ceux-là qui se comportent mal. Il y a une minorité d’arbitres corrects. La majorité ne résiste pas à l’argent. Je gagnais mes matchs au départ. Mais il existe certains arbitres qui empêchent le club de remporter ses matchs. Ils ont prolongé un de mes matchs de plus dix minutes pour obtenir une égalisation qu’ils n’ont pas obtenu. Et ils ont été contraints de mettre un penalty pour y parvenir. Ce sont des images déshonorantes pour notre football. Pour ne pas incriminer tous les arbitres, je relève toujours les noms de ceux qui détruisent notre football.
Citez quelques noms…
Ils ont été suspendus dernièrement. Mais il reste un autre dont je vais livrer le nom bientôt.
Des personnes proches de votre équipe vous qualifient de dictateur. Comment réagissez-vous face à ce regard de vos proches?
Ce n’est pas très compliqué. Les gens ne me connaissent pas dans le domaine du football. J’ai entraîné les enfants au football au Lycée français Dominique Savio, quand mon fils y a étudié de la 6ème en terminale. Ensuite, quand je suis parti de l’armée, j’ai mis mon équipe Panthère Security sur pied. J’ai remporté plusieurs trophées avec Panthère Security. C’est pour vous dire que je connais très bien le foot. Malgré le fait que je ne sois pas passé dans des écoles d’entraîneur, quand j’observe un entraîneur qui ne fait pas bien son travail, je lui dis ce qu’il a commis comme erreur.
J’ai engagé un entraîneur expatrié, un Yougoslave au nom de Vladen Tommic. C’est lui qui nous a permis d’accéder en Elite two. Vous savez quand on gravit un palier le niveau n’est plus le même. Nous avions battu des équipes au début. Ces clubs ont réajusté leur effectif. J’ai senti qu’il y avait quelques choses qui n’allaient pas. Je ne peux pas laisser les enfants aller à la dérive quand je vois ce qui ne fonctionne pas. Les personnes qui me traitent de dictateur ne me connaissent pas. Elles souhaitent que je les laisse faire à leur tête. Quand j’appelle un entraîneur, c’est pour gérer une équipe. Je ne le recrute pas pour lui faire cadeau d’une équipe.
Comment expliquer le limogeage de Choupo après deux matchs ?
Il m’a fait connaître le pire résultat que je n’ai jamais eu avec une équipe, 5 – 1. Quand j’ai regardé ses méthodes d’entraînement je le lui ai fait savoir. Je lui ai d’ailleurs dévoilé les erreurs qu’il commettait sur le stade. Ceci est un exercice aisé pour moi car j’ai une bonne lecture du football. Pour son deuxième match, les joueurs étaient bons mais on a perdu à cause de son coaching. Je l’ai interpellé pour lui relever ses limites. Car son coaching était mauvais. Mais ce n’est pas pour manque de performance que je l’ai viré. Je me suis séparé de lui parce qu’il est trop bavard. Après son premier match à la tête de Feutcheu soldé par une défaite 5 – 1, il a passé une interview sur la CRTV, disant que c’est le président qui coache l’équipe. « Il demande qu’on enlève un joueur et quand je veux changer le président refuse. C’est de sa faute que nous avions perdu. » Ce ne sont pas des termes qu’un entraîneur doit tenir à son président. Après l’interview, il s’est placé sur le banc et a dit aux joueurs que « même si après deux matchs, le président veut il me renvoie car j’ai déjà mon argent. » La goutte d’eau qui a débordé le vase c’est quand après les défaites répétées avec lui, j’ai fait venir Aboubacar. J’ai présenté Aboubacar aux joueurs comme entraîneur principal et Choupo son adjoint. Il s’est plaint auprès des joueurs disant que je l’ai minimisé. Je trouve normal de présenter le staff technique aux joueurs car ce sont les principaux acteurs. C’est son orgueil qui a coûté sa place. Car suite à sa protestation, je me suis dit que j’ai beaucoup de choses à faire et qu’il n’a qu’à aller bavarder au quartier.