Après deux renvois dus à l’indisponibilité de certains gros bonnets de la Fédération et du ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep), embarqués aux derniers jeux africains d’Alger, la cérémonie tant attendue a finalement eu lieu ce samedi 28 juillet 2007.
« Vous avez les mains libres, et nous mettons à votre disposition, tous les moyens financiers et matériels nécessaires pour l’accomplissement de votre lourde et délicate mission. Sur ce, je vous déclare officiellement installés dans vos fonctions… ». Un tonnerre d’applaudissements, un vacarme épouvantable, des cris hystériques de joie, et de youyous, inondent la salle de conférence d’un hôtel luxueux situé au cœur de la capitale camerounaise, Yaoundé. Le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Iya Mohammed présidait la cérémonie d’installation et d’orientation des principaux responsables et membres des 24 nouvelles commissions spécialisées nommés le 26 juin 2007.
Malgré l’absence de Louis Marie Ondoa, président de la Commission du statut du joueur, qui, la semaine dernière, avait promis boycotter la fête, près de 168 responsables au rang desquels des anciens ministres de la république, des maires, des directeurs généraux de sociétés, des enseignants, quelques anciennes gloires et stars du ballon rond qui ont brillé de mille feu sur les stades du Cameroun et d’Afrique dans la décennie 80, telles Jean Manga Onguene, Michel Kaham, Isaac Bansoa, des entraîneurs de football et autres formateurs de jeunes, notamment Jean Pierre Sadi et Ngweha Ikouam Fil… ont massivement répondu à l’appel. Une présence multiforme que le président de la Fécafoot interprète comme une adhésion totale à la nouvelle politique qu’il entend impulser au football camerounais « malade ».
Une fois installés, les membres des commissions n’ont pas perdu du temps. Puisqu’ils se sont aussitôt mis au travail pour examiner les textes organiques de la Fécafoot, procéder à l’échange d’adresses, entrer en possession de documents de travail… La plupart de ces responsables de commissions sont par ailleurs membres de l’Assemblée générale et du comité exécutif de la Fécafoot, instances au sein desquelles leur gestion de nombreux dossiers a été fortement critiquée par le passée. Ce qui laisse planer de grosses incertitudes non seulement sur leurs capacités techniques et intellectuelles, mais aussi et surtout, quant à leur probité morale, à mener à bien les nouvelles missions qui leur sont assignées.
Face à cette appréhension, le président de la Commission de marketing et promotion, Aboubakar Alim Konaté rassure : « Nous allons travailler en phase avec les hautes instances de la Fédération. Notre première action sera d’élaborer un carnet de route précis, en vue d’améliorer sensiblement les ressources financières et permettre à la Fédération de poursuivre sereinement les réformes visant à professionnaliser la gestion du football camerounais. Je ne doute point que nous y parviendrons, avec l’appui de nos partenaires». A la commission des média, le président Hamadou Evele promet œuvrer pour une nette amélioration de l’image de la Fédération camerounaise de football tant au plan national qu’international. Pour cela, poursuit-il, « il va falloir que les journalistes apprennent à peindre le paysage sportif sans forfaiture, dans le strict respect de l’éthique ».
Le président de la Fécafoot a exhorté les nouveaux responsables de commissions à rester constamment unis, question d’éviter des luttes intestines « inutiles » et des conflits d’autorité avec la tutelle. Selon Iya Mohammed, en effet, le football camerounais est en état de déliquescence avancé pour deux raisons au moins. D’abord la divergence de vue entre le ministère des Sports et de l’éducation physique et la Fécafoot quant à la manière de gérer les affaires du ballon rond. Il y a une confusion de rôle depuis trois à quatre ans. La seconde raison vient des querelles innombrables entre membres de la Fécafoot, tiraillés entre le Minsep et la Fécafoot.
Si les différents responsables se sont séparés sur une note d’espoir, promettant des lendemains meilleurs, il n’en demeure pas moins vrai que les Camerounais attendent juger les nouveaux maçons au pied du mur !