Le match des seizièmes de finale de la coupe du Cameroun opposant Union à Astres FC, qui avait été reporté dimanche 20 octobre à cause de la pénombre a été reprogrammé, ce mercredi 30 octobre. Le match, qui avait débuté à 15h30, était allé jusqu’aux prolongations. Avant que la nuit ne tombe. Le stade de la réunification, comme tous les stades du Cameroun, ne dispose pas d’installations électriques fonctionnelles. L’arbitre a dû se rendre à l’évidence et a arrêté la partie.
Après plus de quatre vingt minutes de jeu lors de la confrontation reportée, Nassaras Gamakai et Brésiliens de Bépanda se tenaient au score, 0 – 0. Pendant la programmation de cette rencontre, on n’avait certainement pas tenu compte du fait quelle pouvaient aller au-delà du temps réglementaire. Par contre, la partie qui a débuté à 15h30 est allé jusqu’aux prolongations. Et, la pénombre s’est invitée au spectacle. Plus le temps s’écoulait, l’obscurité couvrait de plus belle la pelouse. Les supporters impatients de voir le dénouement de la rencontre attendaient désespérément la fatidique épreuve des tirs au but : « C’est quoi ? Arbitre, on ne voit plus ! On doit jouer les tirs au but quand ? » criaient certains spectateurs.
Pendant ce temps, le noir continuait de s’accentuer sur l’aire de jeu. L’arbitre, stoïque, ne voulait pas se laisser perturber et tenait à terminer son « match ». Les supporters dans les gradins avaient fini par se lasser. En guise de protestation, ils s’éclairaient à l’aide de la lampe torche de leur téléphone portable. Une scène qui parle d’elle-même !
Le « vieux » stade de la réunification de Douala, construit en 1972 à la veille de l’unique coupe d’Afrique des nations organisée par le Cameroun (1972) comme tous les autres stades, est obsolète, dépassé.
Conscient des risques sécuritaires, l’arbitre central s’est trouvé dans l’obligation d’interrompre la rencontre, qui n’a pas fait de vainqueur. Ce qui n’était pas du goût du PCA de Union de Douala, Franck Happi, qui voulait que le match aille à son terme puisque selon lui, « Astres a fini le match à genou et attendait désespérément que la rencontre soit reportée.» Franck Happi était malgré tout satisfait de la performance de ses joueurs : « je suis fier de la prestation de mes joueurs », dira t-il.
Pour comprendre ce que prévoit le règlement en pareille circonstance, nous avons donné la parole à l’ancien arbitre international camerounais et aujourd’hui instructeur des arbitres, Gilbert Djike. Ce dernier nous explique qu’en cas de report d’un match en raison des forces majeures, la rencontre doit être reprogrammée où elle s’était interrompue 24 heures après si on n’avait pas encore joué la seconde manche. Dans ce cas de figure, si un joueur était exclu du stade, son équipe jouerait en infériorité numérique. Et, si on avait entamé la seconde période, le match devrait être rejoué intégralement 48 heures après, avec les mêmes acteurs et officiels.
L’article 7 alinéa 7 du règlement des compétitions de la CAF et de la FIFA qui traite des reports d’une rencontre de football stipule que « si le match n’est pas entamé ou est arrêté avant sa fin règlementaire pour raison de force majeure et notamment pour raison de terrain impraticable et/ou mauvaises conditions atmosphériques jugées comme telles par l’arbitre, le match sera rejoué vingt quatre (24) heures plus tard sur le même terrain et avec les mêmes arbitres […] ».
Par James Kapnang