Le Général d’armée à la retraite a été reconduit à la présidence de la LFPC par 26 voix Contre 7, au terme d’une élection qui l’opposait ce jeudi 28 juillet au PCA de Union Sportive de Douala. Son adversaire, qui a relevé quelques entorses au processus électoral, s’est toutefois refusé à demander l’invalidation du scrutin.
Franck Happi, tête baissée, pianote machinalement les touches de son téléphone portable. Sanglé dans une tenue de couleur blanche, le président du conseil d’administration de l’Union sportive de Douala est presque seul sur la lignée de chaises de l’hôtel Mansel de Yaoundé. Seul parce que la vérité des urnes a démontré que plusieurs électeurs ont boudé sa liste. Esseulé parce que, même la vingtaine de délégués qui ont promis de le soutenir jusqu’au bout, l’ont finalement lâché à la dernière minute. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil sur le tableau de résultats installé au beau milieu de la salle où s’est déroulé le scrutin. La défaite y est inscrite en noir sur blanc. Au terme des opérations de vote, la liste conduite par Pierre Semengue a été plébiscitée avec 26 voix contre 7 pour la liste adverse conduite par Happi. Beaucoup parlent d’un score à la soviétique. Après avoir écouté l’heureux élu, remercier depuis son trône, ceux qui lui ont témoigné à nouveau leur confiance, l’homme va quitter les lieux pour regagner son hôtel, sous les regards et les sourires moqueurs de certains présidents de clubs.
Ateba Yene, exclu
La messe est dite ! Le miracle Happi ne s’est pas produit. Face à la liste « Notre cause », chère au brillant consultant, les électeurs ont finalement choisi « uni pour bâtir » du nom de baptême du programme de Semengue. L’élection en elle-même s’est déroulée comme lettre à la poste. A peine les délégués sont arrivés en salle et que le quorum ait été atteint, les hostilités ont commencé. Moins d’une heure pour consacrer l’ancien président de la Ligue nationale de football (Linafoot), premier président élu de la Lfpc. Deux clubs n’ont pas pris part au vote : l’Ums de Loum dont le délégué est arrivé en retard, et le Canon de Yaoundé, écarté parce que victime d’un double exécutif, tel que vu par la Lfpc. Mais une autre source indique que Jean Claude Alima que le patriarche Ateba Yene du Comité des sages, a brutalement contesté en salle, n’a pas voté. Et que c’est Eding qui a préféré rester neutre. Toujours est-il qu’il y a eu 33 votants sur les 35 possibles. Le résultat a ainsi épousé la configuration des listes constituées et qui étaient en campagne. Des broutilles comparées à la joie qui anime l’homme à l’honneur.
Financement de la Lfpc
Après donc de longs mois de tumultes, de polémiques et d’incertitudes, l’instance mise sur pied en 2011, a finalement désigné celui qui conduira son exécutif pour les quatre prochaines années. Porté à la tête de la Lfpc en 2011, Pierre Semengue qui a lancé officiellement sa campagne le 13 juillet dernier à Yaoundé, estime qu’il n’a pas suffisamment donné à cette instance où il a atterri non pas par la voie des urnes mais par le pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat qu’il appelle affectueusement son patron et « ami ». Le projet que promet d’implémenter le général d’armée à la retraite se résume en sept points : le financement pérenne de la Ligue, l’organisation des compétitions, la professionnalisation des clubs, l’aménagement des infrastructures, l’ouverture de la Ligue aux autres partenaires, la médecine sportive et la gouvernance sportive.
Le président sortant, réélu, confesse qu’il nourrit de grands projets pour la Ligue et que le seul moyen de transformer les promesses en actes c’est de travailler d’arrache-pied pendant cet autre mandat de quatre ans au cours duquel il fera mentir ceux de ses détracteurs qui soutiennent qu’il n’a rien foutu depuis son arrivée dans cette « maison à problèmes ». Aujourd’hui âgé de 81 ans et après avoir bénéficié de plusieurs prorogations de mandat, l’emblématique soldat qui a convié tous les électeurs à un banquet à son domicile, entend poursuivre l’œuvre d’édification du professionnalisme dans cette discipline.
Christou DOUBENA