Pendant certains présidents se disent opposés à cette décision, d’autres la saluent et pensent qu’elle est opportune. « Je suis solidaire de cette décision qui a été prise. Je ne peux pas en dire plus », nous a confié Céline Eko, la présidente du conseil d’administration de Canon de Yaoundé. Celle par qui la proposition avait atterri sur la table des administrateurs de la Lfpc au mois d’août dernier. A ce moment, elle avait justifié cette proposition par le déficit de « compétition dans les jambes » de nos joueurs au terme de la saison.
Un président de club d’Elite Two que nous avons joint au téléphone, n’a pas souhaité s’exprimer sur la question. « Je ne dois pas donner un avis dès lors que cette décision me concerne. Pour tout ce que j’ai fait pour le football, ce n’ai pas une joie pour moi. Je ne peux qu’accepter cela et me remettre au travail en disant merci à Dieu », nous a-t-il indiqué sous anonymat.
Réactions :
Célestine Courtès Ketcha, présidente d’honneur de Panthère du Ndé : « Décision courageuse à saluer »
« Je dois dire que c’est une très bonne décision. Pas parce que Panthère était menacée. Mais, il faut dire que nos joueurs avaient très peu de matchs dans les jambes et nos équipes n’étaient pas compétitives au niveau international. Le chef de L’Etat a demandé que l’on encourage les joueurs du championnat local à intégrer les Lions Indomptables. C’est une décision courageuse à saluer. N’en déplaise aux présidents qui pensaient qu’il fallait plutôt se soucier à de l’argent en disant qu’à 18 clubs, il y aura des difficultés à partager la petite subvention qu’il ya. Mais que dire des années où l’Etat ne subventionnait pas le football camerounais ? Pour être professionnel, il faut s’arrimer aux exigences de la Fifa. On ne peut pas demander à des joueurs qui jouent six mois d’entraînements avec un rythme d’une séance par jour et deux mois de trêve, d’aller se mesurer à ceux qui ont neuf ou onze mois de compétition dans les jambes, qui ont une hygiène de vie par rapport à leur environnement sociologique, économique et qui leur permet de consommer les vitamines ».
Faustin Domkeu, président de new stars de Douala : « c’est la recherche d’un hold-up »
« Pour nous, cette décision est un non-lieu, parce que le Conseil d’administration n’a aucun pouvoir de changer le règlement des compétitions à la fin de la saison. C’est de la distraction et de l’agitation. Pour nous, c’est la recherche d’un hold-up. Mais, cela ne va pas prospérer, puisque si l’on s’entête, nous allons saisir la Chambre de résolution des litiges. Je me demande pourquoi la Fécafoot est silencieuse sur ce sujet. Quand ils vont vouloir matérialiser cette décision, nous allons l’attaquer et si possible aller au Tas (Tribunal arbitral du sport). Au début du championnat les règlements sont adoptés en Assemblée générale et au conseil d’administration et à la fin de cette saison on veut changer. Cette décision n’a pas de sens. Ce n’est même pas de la rigolade. C’est une distraction. C’est irresponsable. La légalité est de notre côté et nous pensons que nous allons gagner. Nous, c’est New stars de Douala, Scorpion de Be, Coton sport de Garoua, Renaissance de Ngoumou, Cosmos de Bafia, Botafogo, Yong sport academy, National Polytechnic. C’est une liste indicative et non exhaustive. Cette minorité qui veut faire le hold-up sur notre football professionnel se trompe. Ça ne passera pas ».
Par Antoine Tella à Yaoundé