Lancé officiellement en avril dernier à Bangangté, le championnat provincial de l’Ouest a atteint sa première phase le 24 juin dernier. Une phase aller qui a vu deux anciens de la D1, Panthère et Unisport, ainsi qu’une jeune formation, Jupiter, prendre une sérieuse option pour le leadership. En attendant que la phase retour soit lancée, un club a déjà jeté l’éponge.
Il s’agit de l’équipe de Bafung, de la sous poule « D ». Le forfait général a été constaté après deux absences non justifiées, selon les textes de la Fécafoot. Pour justifier ce forfait, il semblerait que l’équipe avait de sérieuses tensions de trésorerie.
C’est un adversaire de moins pour Unisport de Bafang, qui détient provisoirement le bâton de commandement dans ce groupe, avec 12 points. Le malheureux finaliste de la coupe du Cameroun 2005, qui a revu son environnement, voudrait rapidement renouer rapidement avec l’élite. Le Flambeau de l’Ouest maintient à bonne distance son dauphin, Jeunesse de Bafoussam, avec 10 points.
Dans la sous-poule A, Bandja Fc partage le fauteuil de leader avec Jupiter de Bafoussam. 14 points chacun. Ces équipes sont de sérieux prétendants, ne serait-ce que pour les barrages. Elles ont l’avantage d’être soutenus par des hommes d’affaires au déploiement financier appréciable : Gabriel Mbomgnin alias Soppo, ancien président d’Unisport de Bafang et actuel maire de Bandja, et Samuel Tchomtchoua, cadet du réputé Nkoagne Donatien, ex-président de Racing de Bafoussam. Dans ce groupe, Fair Games de Bafoussam est lanterne rouge.
Dans la sous-poule B, Panthère du Ndé mène la barque avec 14 points. L’équipe de Bangangté a visiblement retrouvé la sérénité, après les batailles de leadership qui l’ont secoué en début de saison. C’est que, soutenu par le préfet local et des chefs traditionnels, le capitaine d’armée à la retraite, Joseph Feutcheu, a réussi à bousculer de la présidence du club, Théophile Yanzeu, jeune commerçant sur qui pesait le club depuis deux saisons.
Désillusionné à la dernière minute lors des éliminatoires de la coupe du Cameroun, le fauve de Bangangté n’a plus qu’une seule corde à son arc : le championnat. Retrouver la D1 est devenu pour lui, depuis des saisons, un véritable serpent de mer. Généralement tombé à l’issue des barrages, Panthère du Ndé a encore sur sa route de gros adversaires. Notamment Cefoke de Dschang, qui le tient par les godasses au classement officiel de la phase aller, avec 13 points. Dirigé par Mr Keutcha, un ancien pensionnaire de l’Aigle Royal de la Menoua, ce club a la réputation de développer un football de qualité.
Dans cette sous-poule, il faudra aussi compter avec Unité de Bakou, 11 points. Barragiste l’an dernier, ce club aura son mot dire, tout comme Renaissance de Foumbot, 7 points. Red Star de Bafoussam ferme la queue avec 3 points.
Dans la sous-poule C, Juvénile de Bafang profite bien de l’enthousiasme de ses joueurs. Avec 16 points, l’équipe distance Lac Baleng, barragiste l’an dernier, de trois points. L’équipe de Palmiers de Massangam ferme la queue avec 1 point.
Tripatouillages, subventions,…
On se souvient que la saison dernière avait été marquée par des tripatouillages, actes de corruption, etc. A côté des suspensions de certains responsables de la ligue et des clubs par le bureau exécutif de la Fécafoot à Yaoundé, deux équipes finalistes des barrages avaient été disqualifiées. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on pourrait arriver à la même situation cette année aussi.
Le secrétaire général de la ligue de football de l’Ouest a d’ailleurs prévenu les clubs et les dirigeants. « Il m’est revenu qu’il existerait beaucoup de tractations autour des matches du championnat de football de deuxième division poule de l’Ouest », constate Raphaël Tchoumbouen, dans un communiqué radio daté du 17 juin. « Je voudrais demander à tous ceux qui se livrent à ces manœuvres de cesser leur basse besogne, car ils répondront le moment venu de leurs actes quelque soit la protection dont ils jouissent », martèle-t-il.
Une sortie qui ne convainc pas certains responsables des clubs. Ceux-ci accusent par contre les dirigeants de la ligue d’entretenir tous ces tripatouillages. La gestion de la crise qui a secoué la Panthère du Ndé, en début de saison, par la Fécafoot est citée en exemple pour mettre en exergue un certain appétit des dirigeants de la ligue, » qui ne voient que leurs intérêts au lieu de soutenir les équipes à la base ».
Plus grave, des équipes ne sont certaines d’être au rendez-vous de la phase aller. Et pour cause, les licences sont confisquées au niveau de l’immeuble siège de la Fécafoot/Ouest, pour non paiments. Des dirigeants de clubs, approchés, parlent de sérieuses difficultés financières qu’ils endurent au quotidien pour justifier ces dettes. Sans sponsors et sans subventions de la Fécafoot, ils doivent se fendre en quatre et avoir l’imagination fertile pour résoudre les problèmes posés par les joueurs, à savoir primes de matches, d’entraînements (s’il y en a), et de signature.
« L’équipe est une chose à la fois très facile et très difficile à gérer. Il y a des amis qui nous aident parfois et nous nous saignons beaucoup pour faire certaines choses », affirme Jean Bernard Lekeufack, le président d’Efa (Ecole de football amateur). Il pleure même: « Avant il y avait des subventions qui aidaient un peu, mais présentement, il n’y a plus rien. Ce qui fait que les clubs de D2 ont des problèmes. La Fécafoot pouvait même donner 5 licences par équipe pour rien ». A Iya Mohammed de l’entendre…