Bafoussam, 19 février 2005 – Une sérieuse crise sévit au sein de l’équipe fanion du département de la Mifi, le Racing de Bafoussam. Depuis le début de cette semaine, les joueurs crient leur ras-le-bol. Ils sont même en débandade, contraignant les entraîneurs au chômage « technique ». Ils continuent de réclamer entre autres le paiement des primes de signatures et le loyer…
Arrivés à Douala mardi dernier, en provenance de Cotonou au Bénin où ils ont réussi à obtenir leur qualification pour les 16èmes de finales de la Champions league africaine, les joueurs de Racing de Bafoussam ont chacun pris la clé des champs. Très peu ont rejoint leur base de la capitale provinciale de l’Ouest.
Ils s’insurgent contre la démagogie des dirigeants, lesquels ne tiennent pas à leurs engagements vis-à-vis d’eux. À savoir: payer leurs primes de signature et le loyer, tel que les deux parties auraient convenu lors de la signature du contrat.
Conséquence, depuis mardi dernier, l’équipe ne s’entraîne plus. L’entraîneur Alexandre Belinga est par le fait même contraint au chômage. Alors même que sa situation n’est pas non plus confortable au sein de Racing de Bafoussam. Il ne serait pas toujours entré en possession des liquidités liées à son contrat. Cette grève des joueurs pourrait donc lui profiter aussi.
Fausse accusation
Ce samedi matin, une équipe devait être constituée, pour mettre le cap sur Douala où est annoncé un tournoi des « Africains » organisé par l’ACPD du président Michel Kamdem, regroupant les cinq clubs engagés en compétition africaine: Union, Coton, Racing, Bamboutos et Fovu. Mais, des joueurs que nous avons rencontrés vendredi soir doutent de la participation de Racing de Bafoussam. « Si on ne nous paie pas, on ne bouge pas », disent-ils, en choeur.
Intervenu sur les ondes d’une radio locale cette semaine, le directeur général, Dr Hilaire Focka est resté évasif sur les explications de la crise. Il a laissé entendre qu’il y a des « détracteurs » de l’équipe qui tirent les ficelles dans l’ombre. Il a fait allusion à l’adjoint de l’ex coach Jules Nyongha, Touna Diallo qui n’aurait toujours pas digéré son licenciement du Tpo.
Une fausse accusation, ce d’autant que ce n’est pas la première fois que les joueurs de Racing entrent en grève. La saison écoulée, pendant qu’il était dans les « bonnes grasses » des dirigeants, l’équipe fanion du département a fait grève plus d’une fois.
À l’allure où les choses évoluent, il s’agirait beaucoup plus d’une mauvaise gestion de l’équipe par les dirigeants, véreux et démagogues pour certains et imbus de leur personnalité pour les autres. Une situation malheureuse qui a orchestré un désordre dans le management du club.
Nous l’annoncions déjà dans nos précédents articles, Racing de Bafoussam continue de tirer le diable par la queue. Au départ de Bafoussam pour Cotonou au Bénin, en vue de livrer son match retour contre Donjo FC (0-2), chaque joueur avait reçu la somme de 7 500 FCFA, après quelques mouvements de revendications.
De source bien informée, une séance extraordinaire du Conseil d’administration a eu lieu hier, vendredi soir. Sans son président cependant. Le président Samuel Wembé pourrait rendre son tablier dans les jours à venir, parce que, explique-t-on, « dépassé par les évènements ». Et, au vu de la carrure et des exigences qui interpellent le club cette saison, son président actuel ne serait pas assez pourvu financièrement pour tenir le coup. À suivre donc.
Par Kisito NGALAMOU, à Bafoussam