Ce sera comment ? C’est la question que tous les fans de foot, et même quelques entraîneurs des clubs de 1ère division du Cameroun. La question ne tient pas tant au nombre (18) des postulants à la succession de Coton Sport de Garoua, le brillant champion du Cameroun 2003, qu’à la nouvelle formule du championnat adoptée en avril dernier par l’assemblée générale de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot).
Après 44 années passées à faire jouer 16 clubs dans une poule nationale unique, la Fécafoot a en effet décidé de secouer un peu sa compétition majeure, question de donner lui donner plus de compétitivité. A partir de cette année 2004, la D1 se jouera donc à 18 clubs répartis en deux poules, sans considération géographique, ce que craignaient les analystes politiques soucieux de la préservation de « l’unité nationale ». A la fin des matches aller et retour, le dernier de chaque poule est relégué en D2 immédiatement. Les quatre premiers de chaque poule se retrouvent dans la Super ligue pour désigner le champion, le vice champion et le troisième qualifié pour la coupe de la confédération de la Caf. Les 5è, 6è, 7è et 8è de chaque poule jouent la ligue nationale, l’autre play-off qui désigne les deux derniers clubs à reléguer en D2.
Dernière revue des troupes avant le lancement officiel, demain au stade de la Réunification à Douala, de ce championnat national new look.
Réunis à Yaoundé par la Direction technique nationale de football (Dtn) du ministère de la Jeunesse et des Sports, les entraîneurs des 18 clubs de 1ère division (à l’exception de celui d’Espérance de Guider qui n’a pas pu effectuer le déplacement, semblent tous assez optimistes pour la nouvelle saison. Très peu comme Pierre Ndjili de Renaissance de Ngoumou, émettent même des réserves sur la viabilité de la nouvelle formule du championnat qu’ils vont disputer dès ce week-end. « J’ai des appréhensions quant à la compétitivité qu’on veut coller a priori à cette nouvelle formule. En attendant d’être peut-être démenti par les faits, j’ai plutôt l’impression que les matche seront moins intense. On se battra pour être parmi les quatre premières équipes qui sont qualifiées pour la Super ligue. Pour le reste, rien n’exclut le marchandage », estime l’ancien coach du Canon de Yaoundé qui va offrir ses services cette année au club de Jean Baptiste Nguini Effa.
Côte préparation de la nouvelle saison, Renaissance a gardé 18 de ses joueurs de la saison passée, et s’est renforcée avec les arrivées de Evoche et Atoumbamot,transfuges de Bamboutos mais aussi anciens du Canon. Le club de Ngoumou a joué neuf matches de préparation pour six victoires, deux nuls (contre Union et Tonnerre) et une défaite contre Fovu. « Au départ, chaque équipe a sa chance. On verra qui est qui, au fur et à mesure que la compétition avancera », prédit Ndjili, reprenant ainsi le refrain de ses collègues qui avancent tous qu’il n’y a pas de favori dans cette compétition qui commence.
Justin Kamgue, le coach de Mont Cameroun Fc, qui a perdu des éléments clés comme Elvis Mokaké et Ndzana Kana, partis dans Canon de Yaoundé, dit néanmoins que son club a subi une préparation très sérieuse. Pas besoin de se décarcasser : le club dispose de bonnes installations grâce à son centre de formation dont deux pensionnaires ont été surclassés, en plus de 44
44l’arrivée de Jama Mba (Canon), Atangcho (Cintra) et Hiong (Victoria) « Il n’y a aucune différence entre les 18 clubs de D1. Le bilan, c’et à la fin qu’on le fera », ajoute Kamgué.
Dans l’Union de Douala, le coach Jean Youdom a aussi effectué la pêche aux gros, en attirant notamment dans ses filets Etele Ambassa de Bamboutos, l’un des meilleurs joueurs du championnat camerounais de ces deux dernières saisons, et l’excellent gardien de Pwd de Bamenda Nzonkou. Côté départs, Zengue et Hiek ont rejoint Fovu de Baham.
Les coaches Mballa (Tkc) et Nké (Canon) sont peut-être encore marqués par les problèmes internes de leurs clubs. Comme en choeur, ils disent qu’ils n’ont encore aucune maîtrise de leurs effectifs : « Il ya des joueurs qui viennent et qui repartent. C’est au lancement du championnat qu’on saura qui est réellement avec nous ». On sait pourtant que Canon a pêché Ndzana Kana et Elvis Mokaké, deux internationaux espoirs de Bamboutos et que Tkc a gardé Tignyemb et Fish Abada.
Et que fait le champion sortant pendant ce temps? Coton Sport est toujours actif sur e marché des transferts. S’il a perdu le Libérien Sessay et le Congolais Endzanga (tous deux partis à la Jsk en Algérie), Tchoumi, Bakenga et Tarkang (fin de contrat), il a recruté Ngaha (Unisport), Bebey Mbangue (Renaissance), Dikoume et Amungwa (Canon) et l’international tchadien Djerabe. On verra quelle allure aura le champion sortant dès demain au stade de la Réunification, face au promu Ksa, dont l’entraîneur adjoint était encore un cotonnier il y a trois saisons, Jean René Eyoum. Le jeune premier, 31 ans, dit qu’il avait déjà la faculté de transmettre ses connaissances aux autres étant joueur et n’éprouve donc aucun mal à se retrouver sur le banc aujourd’hui. Quant à Ksa, il a conservé son effectif des interpoule, qu’il renforcera par « deux ou trois habitués de la D1 ».