Après le Conseil des sages du club phare de Yaoundé, c’est désormais les joueurs qui voudraient la tête de la Présidente du Conseil d’administration, accusée de son incurie et son indifférence à l’égard des difficultés que traversent ses protégés en championnat en ce début de saison. Huit matches, sept défaites, trois points pris sur vingt-quatre en championnat. C’est le piteux tableau que présente le Canon sportif de Yaoundé, Commandeur de l’ordre de la valeur camerounais, en ce début de saison 2014/2015.
Le club chéri de Nkolndongo est lanterne rouge de Ligue 1 après huit journées, et vit même l’un des débuts de saison les plus difficiles sur ces trois dernières années. Et la défaite, 1-3, concédée dimanche dernier contre Renaissance de Ngoumou a asséné un coup de pied dans la fourmilière. D’abord, avec la démission lundi de l’entraineur des Mekok Me Ngonda, Bertin Ebwellé, ulcéré par les mauvais résultats engrangés par le club, et par l’atmosphère malsaine où les principaux dirigeants ne cessent de se regarder en chiens de faïence. D’un côté, le Conseil des sages, piloté par son président, Jener Olinga, qui a récemment obtenu de la Chambre d’arbitrage des litiges du Comité nationale olympique et sportif du Cameroun (Cnosc), le départ de Céline Eko dans la bataille du contrôle du club. Alors que cette dernière, ointe par l’onction de la Fédération camerounaise de football, a toujours été reconnue légitime pour diriger l’équipe la plus titrée du Cameroun.
Les Joueurs rentrent dans la danse
Seulement, la gestion que la PCA confère à son équipe au quotidien n’est pas propice à engranger des résultats conséquents sur le terrain. Jamais rémunérés depuis le début de la saison, les joueurs, représentés par quelques cadres ont tenu ce mardi une réunion restreinte avec leur patronne et exigent que leur soient réglées leurs ardoises respectives. Ajoutées à cela, des primes d’entrainement impayées depuis plus d’une semaine. Et selon un joueur cadre de l’équipe présent à la réunion de ce jour au siège du club au quartier Nkolndongo, « il est question que nous retournions à Anguissa dans notre fief. Et cela passe par le retour de la paix entre la PCA et le Conseil des sages. Il est important pour nous de voir les deux parties faire la paix. On joue bien au ballon, mais on ne gagne pas pourquoi ? Il faut qu’on rentre rencontrer nos parents pour faire la paix, car nous sommes en Afrique et ça peut relever d’une malédiction. Rien n’est à exclure », vitupère sous cape le joueur. Il ajoutera qu’« en plus des problèmes de salaire, on ne nous a même pas encore payé la prime de match gagné contre New Stars (2è journée) ».
Contactée au téléphone au sortir de l’échange avec ses protégés pour tenter de démêler l’écheveau sur la crise que traverse son équipe, c’est on ne peut plus irritée et courroucée que Céline Eko lance sèchement au reporter de Camfoot : « Le téléphone que j’ai est celui de Céline Eko, et non du Canon Sportif de Yaoundé. Si vous voulez avoir des informations sur Canon, rendez vous au bureau du Canon. J’en ai terminé, bonne journée ! » Peut-être que la pillule des joueurs est difficile à absorber, eux qui en appellent rien de moins qu’à l’accalmie ? Elle doit pourtant aussi recruter dans l’urgence, un entraineur pour tenter de stopper l’hémorragie.
Qui succèdera à Ebwellé ?
Là aussi, c’est le clair-obscur. Depuis lundi, les séances d’entrainements de l’équipe sont provisoirement dirigées par Narcisse Tinkeu, le préparateur physique du club au stade annexe de l’Omnisports de Yaoundé. Et depuis lors, des noms d’entraineurs circulent çà et là pour succéder au coach démissionnaire, parmi lesquels, Adolphe Ekeh (ancien entraineur du Tonnerre Kalara club de Yaoundé), Souleymanou Aboubakar (ancien entraineur du club et actuel sélectionneur de léquipe nationale junior), Gweyah Ikouam Fils (ancien sélectionneur adjoint des Lions indomptables) ou encore Emmanuel Ndoumbè Bosse (ancien entraineur de la sélection nationale A’).