Le jour de la finale est devenu un véritable serpent de mer au Cameroun depuis près de 10 ans. Les habitudes aidant, la finale est une propriété privée de la présidence de la République, en dépit des menaces de sanction qui pèsent sur la Fécafoot et les 2 finalistes.
Le délai pour la communication à la Confédération africaine de football (Caf) des noms des équipes devant prendre part aux différentes compétitions continentales a expiré le 30 novembre. Le Cameroun, une fois de plus, est hors-délai. Seul le champion du Cameroun et le vice champion sont connus. Ils prendront part respectivement aux préliminaires de la ligue des champions et aux 16e de finale de la Coupe de la Caf. La Confédération africaine vient d’accorder un sursis de dix jours pour la désignation du vainqueur de la Coupe nationale, dont la place reste désespérément inoccupée dans le train de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes.
La fédération camerounaise de football (Fécafoot) a donc jusqu’au 10 décembre pour faire jouer la finale qui oppose Mt Cameroon de Buea à Sable de Batié. Une échéance à respecter, pour éviter des sanctions. La Caf a en effet refusé d’accepter le procédé de l’édition 2001 où, dans l’attente de la finale, la Fécafoot avait dû affilier les deux équipes finalistes. La Fécafoot devrait donc, en cas de non-respect du délai de la Caf, payer une somme d’argent à déterminer par la confédération proportionnellement au retard. Et, l’on pourrait prendre le vainqueur de la finale 2001 (Fovu) pour une fois de plus représenter le Cameroun, s’il n’est pas décidé que cette compétition continentale doit se jouer sans le pays de Roger Milla.
A la Fécafoot, l’on pointe un doigt accusateur vers la présidence de la République qui retarde la finale. La Fécafoot avait en effet proposé deux dates au cabinet civil de la présidence pour la finale 2002 : le 1er ou le 8 décembre. Il revenait à ce cabinet civil de fixer choisir une des dates en fonction du calendrier du chef de l’Etat. La première date est désormais consommée. La finale ne pourrait alors se jouer que le 8 décembre, si la présidence prend en compte les propositions de la Fécafoot. A moins que la finale soit organisée un jour autre que le dimanche, comme ce fut le cas en 2001 avec la finale Fovu-Cintra qui s’était jouée un mercredi en fin décembre. Ou alors, que la Fécafoot organise la finale Mt Cameroon # Sable et la fait présider par une personnalité autre que le chef de l’Etat. Ce ne sera d’ailleurs pas la première fois qu’une finale de coupe du Cameroun ne soit pas présidée par Paul Biya. En 1984, la finale Union-Dihep avait été présidée au stade de la Réunification de Douala par Ibrahim Mbombo Njoya, alors ministre de la Jeunesse et des Sports. Toutefois, à en croire une source digne de foi, la finale Mt Cameroon # Sable devrait sûrement se jouer dimanche 8 décembre au stade Ahmadou Ahidjo à Yaoundé.
Le grand retard accusé par le Cameroun pour l’organisation de la finale 2002 n’est qu’un remake. Depuis bientôt dix ans, les finales se jouent toujours quelques deux à trois mois après les demi-finales. Et, le spectacle est rarement de bonne qualité, parce que les finalistes sont restés en stand-by pendant plusieurs jours, au point de se lasser. Le rappel à l’ordre de la Caf qui menace de sanctionner le Cameroun en cas de non respect de la date du sursis (10 décembre) amènera-t-il la présidence de la République à fixer enfin la date de la finale Mt Cameroon # Sable ? Wait and see!