Ambiance carnaval, la finale c’est toujours sport et rythme. On avait connu Ngando Picket plus endurant. Le célèbre animateur et non moins mascotte des Lions indomptables a la réputation de ne point faillir à sa tâche de supporter infatigable durant les 90 minutes.
Mais on a bien vu hier qu’à lui aussi il peut arriver des passages à vide. L’histoire, c’est que l’ami Ngando et tout son groupe d’animation ont été approchés par Mount Cameroun de Buéa pour faire comme ils savent si bien le faire. Et accompagner les assauts du capitaine Valentine Fondonbeze et de ses camarades. Ce qu’ils ont bien commencé, exhibant bien le fanion de Mount Cameroon, pour que les gens ne se posent pas trop de questions. Tant et si bien que les gars de l’orchestre ont fini par vibrer Mount Cameroun.
Le problème, c’est que Sable de Batié a ouvert le score en début de seconde mi-temps. Une véritable catastrophe pour le fervent supporter du jour de l’équipe de Buéa. Alors, Ngando a pris sa tête des mauvais jours, tellement qu’il en faisait pitié. La plus célèbre bedaine des stades camerounais en a pris un coup. Ventre affamé (de buts) n’a point d’oreilles. Et du coup, le voilà qui semble ne plus entendre les tambours de ses gars, le voilà qui fait un pas de danse maladroit, les yeux rivés sur la surface de réparation de Sable. Le but ne vient pas, il peste. Les minutes s’égrènent, il n’est pas loin d’arrêter tout et d’aller se rhabiller. Puis vient la délivrance. Et le voilà né de nouveau.
C’est sûr, Ngando n’était pas seul à mettre l’ambiance hier après-midi au stade Ahmadou Ahidjo. On pouvait difficilement faire sans l’armada du ministère de la Jeunesse et des Sports. Normal, c’est le grand organisateur de la fête. Les professionnels du Minjes sont donc encore allés chercher au fond de leur imagination pour essayer de surprendre le public venu nombreux. Surpris, on peut dire qu’il l’a été. Par ce menu plus consistant que d’habitude. Des enfants, beaucoup d’enfants, des couleurs, des mouvements d’ensemble, des figures.
Beaucoup de messages aussi. Les banderoles ont parlé au président de la République. Pour lui souhaiter une fois de plus un joyeux anniversaire, mais aussi pour lui présenter déjà des vœux de bonheur pour la nouvelle année qui pointe à l’horizon. Les slogans s’adressaient aussi et surtout aux sportifs et amateurs de sport : » Non à la violence et à la corruption dans le sport « , mais des » oui » à volonté pour le fair-play et la performance, pour le Cameroun qui gagne. La musique de la fanfare de l’Institut national de la Jeunesse et des Sports a parachevé l’œuvre. Et dans les tribunes, des supporters endiablés ont dansé le célèbre » Evénement » de Richard Amougou.. Les infatigables danseuses du groupe Nkon Koa de la Haute Sanaga ont aussi fait entendre leur voix dans la foule des artistes. Et quand on a dû passer quatre ou cinq heures assis sur le béton rugueux, avec des douleurs lancinantes quelque part, on doit reconnaître que ça fait du bien, toute ces musiques.
Yves ATANGA