Le niveau et le rythme de la compétition prennent un coup, pendant que les présidents de clubs disent « lutter » pour la bonne cause. Ils ont repris les pouvoirs de décision au Général Pierre Semengue, le président de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc).
Si les championnats Mtn Elite One et Two reprenaient et ne connaissaient plus d’interruption jusqu’à leur terme, l’on aura vécu une saison mouvementée, avec les multiples arrêts du championnat dû aux revendications multiples des clubs. Ces « trêves forcées » ont à la fin un impact sur les équipes, les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants et même les compétitions elles-mêmes. Les plus touchés par les conséquences de ces arrêts de championnat sont les joueurs. « Sur le plan physique, ces multiples arrêts de la compétition jouent sur la forme. En plus, sur le plan psychologique, on a le moral bas, parce qu’après avoir préparé un match pendant toute une semaine pour ne pas jouer parce qu’on a repoussé les matchs, c’est énervant. Quand le championnat va reprendre, les deux premiers matchs n’auront plus la même intensité qu’on avait au moment de l’arrêt. Sur le plan financier, quand il n’y a pas match, il n’y a pas de primes. On ne peut que vivre du salaire. Et tous les clubs ne payent même pas ce salaire, d’après ce que nous disent nos collègues de ces clubs. On n’a aucun avantage », se plaint Aboubakar Oumarou Nasser, le joueur de Panthère du Ndé que nous avons rencontré.
Les entraîneurs sont les plus gênés par cette situation d’interruption intempestive de ces différents championnats. « Il y a un problème de rythme. Les Astres à la phase aller gagnait tous ses matchs. Mais, dès qu’on a arrêté le championnat pendant un moment, ils ont perdu des matchs. Les entraîneurs ont des difficultés de programmation. Il y a aussi un problème de concentration avec les championnats de vacances qui attirent les joueurs et les coachs ne peuvent plus avoir les enfants en temps plein », constate Carl Enow Ngachu, l’entraîneur national des Lionnes Indomptables.
Les présidents de clubs, maîtres-d’œuvre de ces interruptions qui leur vaut un coût élevé sur le plan financier ne cachent pas leur détermination à supporter le coup. Comme Aimé Léon Zang, le président d’Apejes de Mfou : « Les entraineurs sont obligés de revoir tout le temps leur méthodes. En plus les performances des joueurs prennent un coup sérieux. Il est difficile de jouer pendant 12 mois sur 12. Le plus dur, ce sont les finances. On est obligé de revoir les budgets à la hausse. On souffre. Mais, on préfère encore ça pour la bonne cause ». C’est le même son de cloche chez un autre président de club d’Elite One, sous anonymat. « Au-delà de l’impact technique sur le jeu de l’équipe, il y a des conséquences financières sur les charges. Mais, seulement, il y a des causes justes. Pour ce qui est de la dernière actualité, les présidents de clubs sont unanimes. L’acte posé par le président du Comité de normalisation n’a pas de fondement juridique. Toute personne dotée de bon sens ne peut pas approuver cela. S’il faut qu’on arrête le championnat on va le faire. Le mandat du Général Pierre Semengue équivaut à un contrat qu’on lui a donné pour deux ans. Nous avons souhaité le consensus, pour qu’on le laisse continu er jusqu’à la fin de la saison, mais dans un cadre juridique. La Ligue a une autonomie de gestion avec des statuts qui ont clairement défini les missions du président. Il ne doit pas modifier les statuts de la Ligue. C’est pour cela qu’ils ne sont pas incorporés dans les statuts de la Fécafoot. S’il faut arrêter le championnat pour une cause juste, nous allons le faire ».