Parti du Cameroun le 21 octobre dernier, pour assister au XIIIè sommet de la Francophonie du 22 au 24 octobre 2010 à Montreux en Suisse, le président de la République n’a pas regagné son pays. Ce sera donc une grosse déception pour les joueurs qui se voyaient en train de serrer la main du « big boss ». Ouf de soulagement par contre pour les spectateurs qui ne seront pas soumis à une fouille hyper stricte par les éléments de la Garde présidentielle.
Le rêve de plusieurs personnes, joueurs, encadreurs, présidents de clubs et de Fédérations sportives nationales pourraient finalement tomber à l’eau ce dimanche 31 octobre 2010.
Sauf retournement spectaculaire, le Chef de l’Etat ne présidera pas la 51ème finale de la Coupe du Cameroun de football. Et pourtant, depuis plusieurs jours, le premier sportif camerounais a été annoncé par les média publics à cette cérémonie de clôture de la saison sportive.
Les langues se délient. Une certaine opinion dans la capitale affirme que le boycotte de Paul Biya serait dû à deux raisons.
Primo, l’épidémie de choléra, après les trois régions du Grand Nord, le Littoral, se propage désormais à une vitesse supersonique dans le reste du pays. La capitale n’est pas épargnée. Il faut donc éviter les mouvements de foule à tout prix.
Secundo, le chef de l’Etat serait fâché de l’interminable remue-ménage à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Après le parcours catastrophique des Lions indomptables à la 19è Coupe du Monde en Afrique du Sud, le match nul à Garoua devant la Rdc en éliminatoires de la Can 2012, les affaires Racing de Bafoussam – Santos de Koza, sans oublier Apejes de Mfou, Paul Biya, dit-on, n’aurait pas apprécier à la fois le comportement de la Fecafoot et le «chantage» de Fovu club de Baham qui menaçait de ne pas jouer la finale.
Si la présence du chef de l’Etat au stade peut être une motivation supplémentaire ou un élément de prestige pour les joueurs et les spectateurs, en remontant l’histoire, les finales de coupe du Cameroun de football n’ont pas toujours été présidées par le chef de l’Etat. Que ce soit sous Ahmadou Ahidjo ou sous Paul Biya.
Impôts Fc de Yaoundé – Unisport de Bafang en 2005, Aigle de Dschang – Coton Sport de Garoua en 2008 était présidée par le premier ministre chef du gouvernement Inoni Ephaïm.
En 1984, Dihep Di Nkam remporte la coupe du Cameroun devant Union de Douala (1-0), mais n’aura pas le plaisir de serrer la main du président Paul Biya. Ce dernier, certainement encore sous le choc de la tentative de coup d’Etat dont il vient d’être victime (6 avril) avait préféré se faire représenter par le président de l’Assemblée national d’alors, Solomon Tandeng Muna.
L’année suivante, en 1985, Union de Douala et Canon de Yaoundé (2-0) se contenteront de Ibrahim Mbombo Njoya, alors ministre de la Jeunesse et des Sports. Il en est aussi de la première finale jouée le 17 juillet 1960 entre Lion de Yaoundé et Canon de Yaoundé (2-1), et qui n’avait pas été présidée par Ahmadou Ahidjo, mais par Charles Assalé alors Premier ministre.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé