La rencontre phare, considérée comme « le classico » de la quatrième journée du championnat Mtn Elite One de dimanche prochain, selon les observateurs, est l’opposition entre Canon et Tonnerre au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé.
Dans les états major des deux clubs, c’est la mobilisation. Le public de Yaoundé a été sevré de cette affiche depuis quatre ans que le Tonnerre de Yaoundé est descendu en deuxième division. L’on garde encore en mémoire ce que ce « duel » représentait dans les années antérieures tant sur le terrain qu’au niveau des supporters. « On allait au stade dès midi et chacun payait son billet. Et l’animation commençait au shaba », se souvient un supporter de Canon.
Le match de dimanche prochain est en train de prendre toutes les allures des confrontations passées entre les deux équipes. « Nous allons jouer ce match comme nous l’avons fait contre Coton sport et Union de Douala. Le fait que ce match soit qualifié de « classico » va faire qu’il y a ait aussi tous les ingrédients qui rentrent en ligne de compte et qui font que la préparation soit un peu spéciale sur le plan mental. Nous sortons d’une défaite et n’entendons pas aligner une autre. Nous n’avons pas peur de Canon. C’est un grand club que nous respectons, mais tout va se jouer sur le terrain. En Elite One toutes les équipes se valent. Nous prenons tous les adversaires très au sérieux. Sur le plan athlétique, technique et tactique, je ne pense pas qu’il y ait un surentraînement ou le contraire. Mais, quand c’est ce genre de match on essaye de mettre les bouchées doubles pour que les joueurs soit au mieux de leur forme. La différence dans ce match se fera plus sur le plan mental », a confié Gérard Mbimi, l’entraîneur de Tonnerre de Yaoundé, que nous avons joint au téléphone. Jean-Baptiste Bisseck, l’entraîneur-adjoint de Canon, est conscient des enjeux de ce match : « C’est un match à connotation spéciale, parce que c’est un derby. Cela ne veut pas dire qu’on n’a pas préparé les autres matchs avec du sérieux. Chacun des deux clubs cherchera à sortir de ce match avec un résultat positif. La différence se fera avec l’équipe qui sera la plus organisée, plus envie et celle qui sera plus réaliste. Sans oublier celle qui sera mentalement plus forte. Pour nous la priorité, ce sont les trois points, mais avec la manière. Il est question de donner un nouveau visage au football camerounais. Faire en sorte que les joueurs locaux aient la possibilité d’être sélectionnés en équipes nationale. Prouver que les joueurs locaux ont leur place en équipe nationale ».
Le match des coachs
Ce sera aussi une bataille de stratégie et de tactique sure le terrain. Les coachs devront faire parler leur expérience. « Je ne peux pas jouer un match contre Canon sans jouer aussi contre son entraîneur. Les entraîneurs jouent aussi entre eux, parce qu’ils cherchent à connaître la philosophie de son collègue d’en face. Je dois préparer des stratégies pour contrer la philosophie de jeu d’Aboubakar. Lui de son côté va faire pareil. Donc, il y a aussi match entre les entraîneurs », indique Gérard Mbimi. « Il y aura non seulement le jeu, mais la tactique qui risque de faire la différence. Tonnerre est comme tout adversaire. Mais, c’est un derby et il n’est pas question de respecter Tonnerre et ne pas respecter d’autres équipes. Tonnerre ne nous fait pas peur. Nous avons plus peur que nos joueurs ne soient pas au rendez-vous. Mais, au regard de ce qui se passe en interne, je crois que les joueurs seront prêts pour livrer ce derby », pense Jean-Baptiste Bisseck.
Antoine Tella à Yaoundé