Des fourmis magnants sur le banc de touche du Tonnerre ! C’est du moins l’impression qu’a donnée le manager général de ce club, Raoul Savoy, durant la première mi-temps du derby de la capitale.
Un match qui était annoncé périlleux pour les Blanc et Noir de Mvog-Ada, après le traumatisme que leur a causée leur dernière défaite (1-2) concédée à domicile, dimanche dernier, face à une formation du milieu du tableau, l’Union de Douala. La contre performance des finalistes de la précédente Coupe de la Caf les a cloués à la quinzième place du classement général.
C’est donc la mort dans l’âme que le technicien Suisse s’est présenté au stade Ahmadou Ahidjo. Une veste noire qui a fait croire que l’homme se rendait à un enterrement. D’où des condoléances adressées par certains spectateurs. Pourtant, il ne se passait pas cinq minutes sans que l’arbitre central, Gaoussoumou Jean où le commissaire de la partie, Barthelemy Beyene ne demande au Suisse de regagner sa place sur ce banc de touche où ses réservistes grelottaient, non de ce froid qu’a laissé la petite adverse tombée en fin d’après-midi, mais d’angoisse quant à l’issue finale de la rencontre. L’ouverture du score par Binya, à la 35ème minute n’a suscité qu’un bref instant de joie sur le banc de touche du Tonnerre.
Raoul Savoy a jubilé dans les bras de ses proches, le temps d’un but surprise. Même après ce but, le comportement du Suisse n’a pas changé. Sans que cela ne vienne cependant perturber la tranquillité du Belge Willy Reynders, serein sur son banc de touche. L’expatrié n’a même pas daigné se lever à la 50ème minute, quand le Canon a égalisé. Seuls Pierre Njili et Dieudonné Nké ont braillé, quand la machine semblait grippée. Willy Reynders n’est sorti de sa réserve qu’à la 80ème minute, lorsqu’un coup de sifflet du central a stoppé net l’élan de Parfait Ngon à Djam. Le Belge est allé exprimer son courroux à l’homme en noir.
En grattant la nuque, signe de regret de cette ultime action du match, sur laquelle son équipe aurait peut-être pu inscrire son second but. De l’autre côté, Savoy ayant perdu la voix, et surtout, sentant le roussi, s’est recroquevillé sur lui même.
Jean Robert Fouda