L’emblématique club de Yaoundé prépare avec frénésie la saison 2003. Visite de courtoisie au siège du club. En cette rentrée sportive 2003, le championnat national de première division exhale encore des relents du sacre de Canon la saison écoulée.
Le président de Kpa — Kum, Théophile Abega, en nous recevant à l’immeuble siège de son équipe, sis au quartier Mvog — Mbi ne se doutait pas que nous parlerions de la rentrée sportive 2003, annoncée pour la fin de ce mois, des transferts, de la Champion’s League et de la vie associative du Canon de Yaoundé. » Ne m’appelez pas président ! je ne suis qu’un ami » dira t-il en nous priant de prendre place dans son modeste bureau sis au rez-de-chaussée.
A 50 ans, Théophile Abega, ancien capitaine des Lions indomptables, a consacré bien des énergies tout au long de sa vie au Canon de Yaoundé. D’abord comme joueur (capitaine). Devenu président de l’équipe, il a su confirmer ses qualités de meneur d’hommes. Etant joueur, son emprise sur le groupe était donc déjà celle d’un leader, d’un guide. » Ma chance est d’avoir joué dans le Canon, dit —il. Je savais que je n’étais pas le meilleur, mais cela ne m’a pas empêché d’apporter ma contribution « . à l’écouter, l’image de gars plutôt bouillant, agressif qui l’habille habituellement n’est plus valable. » Je ne suis pas celui que l’on a souvent décrit. » D’ailleurs, le discours de ses joueurs abonde dans le même sens : » Dans nos discussions d’avant match, il n’insiste plus ! son message est beaucoup plus posé. Il préfère nous tranquilliser sur le jeu et nous pousser à aller de l’avant, sans vociférer « . Abega aurait-il donné son âme au Canon ?: » C’est vrai. Toute ma vie, j’ai joué pour gagner sans me préoccuper de l’adversaire. Je suis capable de m’énerver si j’estime que mes joueurs n’ont pas fait le maximum. Comme les autres, je fais ce boulot en essayant d’obtenir les satisfactions les plus gratifiantes possibles. »
Cette saison, le président Abega veut relever un challenge : remporter la Champion’s League. » Vous savez, nous confiera t-il avec une pointe de regret, j’ai été demi-finaliste de la coupe de la Confédération africaine de football (CAF) en 1999, puis finaliste de la coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de coupes en 2000. ce furent des expéditions décevantes. Cette fois-ci, il est hors de question de ne pas remporter la Champion’s League. C’est un défi que le Cameroun tout entier à travers le Canon doit relever. Il n’est pas normal que nos clubs ne parviennent pas à s’affirmer alors que notre pays est numéro un du continent « . Est-ce pour autant que le championnat national sera négligé ? La réponse de » Docta » ne souffre d’aucune équivoque : » Sans négliger le championnat national, nous accorderons plus d’énergie à la préparation de la Champion’s League. C’est notre objectif clé, cette compétition sera la raison de tous nos combats cette saison « .
Pour ce faire, le président Abega affirme avoir effectué un recrutement judicieux, à la mesure de ses ambitions : » Il s’agit de mettre toutes les chances de notre côté, affirme —t-il avec une certaine assurance. Mokake (ex — Fovu), Ngon (ex — Coton), l’ex- défenseur, Tchatchoua de Sable et son gardien ont d’ores et déjà signé chez nous. »
En évoquant la vie associative de Canon, Abega, très détendu met les points sur les » i » : » le Canon, souligne t-il, est géré démocratiquement. Le débat au sein de notre équipe est intense, ouvert et constructif. Car, chez nous, la critique est un appel à la perfection. » Au moment de prendre congé de nous, Théophile Abega nous demande de transmettre un message d’amitié au public sportif camerounais. » Nous avons besoin de votre soutien dans cette rude épreuve qui est la Champion’s League » dira —t-il sans se départir de sa bonne humeur.
J.E. MIMBOE