Après la répudiation du conseil des sages du club chéri de Nkolndongo, la désolidarisation du vice-président, Eba’a Manga, la grogne des joueurs, ajoutés aux mauvais résultats sportifs du club, la présidente des Mekok-me-ngonda devra désormais gérer une autre pression, venant cette fois-ci des supporters. Ces derniers, représentés par le Collectif des supporters du Canon sportif de Yaoundé, ont tenu ce mercredi 19 mars une réunion de crise dans le fief du club au quartier Anguissa.
Au cours de cette rencontre entre fans et sympathisants du club le plus titré du Cameroun, il a été décidé de la « la démission inconditionnée de Céline Eko ». Il est question pour ceux-ci de pousser l’actuelle présidente du club à jeter l’éponge dans les plus brefs délais, puisque d’après eux, elle est l’unique responsable de la santé déliquescente que connait le club en ce moment. « On sait que la démission, ce n’est pas la culture des Africains. Mais, nous avons dit aujourd’hui que nous allons prouver que nous pouvons prendre en main ce club. On ne tiendra plus compte de sa présence (Céline Eko, ndlr). Parce que, ceux qui souffrent aujourd’hui, ce sont les joueurs, c’est nous les supporters. A tout moment, nous mènerons des actions encore plus fortes jusqu’à ce que le Canon occupe une place honorable dans ce championnat. Et si elle ne démissionne pas, nous allons mener une action pour la pousser à démissionner », martèle Châtelain Nkono, le président du Collectif des supports du Canon.
Outre cette décision, ce dernier et ses hommes n’entendent plus rester de marbre face à cette situation, et comptent prendre des initiatives managériales pour redresser leur club. Et séance tenante, les supporters ont décidé d’une levée de fonds visant à soutenir l’équipe en perspective au match de dimanche prochain face à Fovu club de Baham pour le compte de la 10e journée de Ligue 1. Ils exigent également le retour de leur équipe dans son fief à Anguissa, la tenue d’une assemblée générale extraordinaire élective pour juguler la crise, puis la non-ingérence de Joseph Owona, le président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football -dont il fustige le soutien à Céline Eko- dans la gestion du club.
Grève provisoirement suspendue
Ulcérés par cette situation poreuse dans laquelle s’entremêlent les bagarres intestines, le non-paiement des salaires, encore moins de primes d’entrainements, les joueurs ont entrepris depuis lundi une fronde, refusant de se présenter aux entraînements jusqu’à la prise en compte de leurs doléances. Pour tenter de rabibocher les liens avec les joueurs, la présidente des Mekok-me-ngonda a tenu une réunion ce même mercredi avec ses protégés, au cours de laquelle elle a promis de leur régler leurs ardoises au plus tard mardi prochain. Dans le cas contraire, « nous recommençons la grève », a martelé sous cape un des joueurs cadres présent à cette réunion. Céline Eko semble également s’opposer à un retour du club dans son fief, puisqu’elle a entrepris de délocaliser les séances entrainement du côté du complexe sportif de la garde présidentielle à Obili dans les jours à venir. Mais en attendant, les Canonniers reprennent le chemin des entraînements ce jour au stade annexe n°3 de l’Omnisports, après trois jours de grève, toujours sous la conduite de Narcisse Tinkeu, le préparateur physique, car, l’équipe demeure orpheline d’entraineur depuis la démission de Bertin Ebwellé.